lundi 13 février 2012

POEME - SI C'EST UN HOMME - Primo LEVI

Entendu à la radio le poème placé en exergue de "Si c'est un Homme" de Primo Levi, récit autobiographique de sa "vie" dans le camp d'extermination d'Auschwitz.
J'ai été bouleversé...
et réalisé, peut-être encore plus qu'à la lecture, combien ce texte avait une portée universelle !
-


Primo Levi(1919-1987)
-
Sa mort reste une énigme : suicide ou accident ?
-


Le Poème :


"Vous qui vivez en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons,
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis,
Considérez si c'est un homme
Que celui qui peine dans la boue
Qui ne connaît pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui ou pour un non.
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que cela fut,
Non, ne l'oubliez pas :
Gravez ces mots dans votre cœur,
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant ;
Répétez-les à vos enfants,
Ou que votre maison s'écroule,
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous."



***
*

4 commentaires:

  1. Pour ne pas oublier. Malheureusement, les hommes sont restés les mêmes. Partout dans le monde, ils continuent de faire souffrir leurs semblables. Je ne te citerai comme exemple (sanglant)que les 6 ou 7000 tués en Syrie.

    RépondreSupprimer
  2. A lire et relire, pour se souvenir, et pour avoir les yeux ouverts sur ce qui se passe aujourd'hui, pas loin de nous, pour rester vivants.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vous qui vivez en toute quiétude
      Bien au chaud dans vos maisons,
      Vous qui trouvez le soir en rentrant
      La table mise et des visages amis,
      Considérez si c'est un homme
      Que celui qui peine dans la boue
      Qui ne connaît pas de repos,
      Qui se bat pour un quignon de pain,
      Qui meurt pour un oui ou pour un non.
      Considérez si c'est une femme
      Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
      Et jusqu'à la force de se souvenir,
      Les yeux vides et le sein froid
      Comme une grenouille en hiver.
      N'oubliez pas que cela fut,
      Non, ne l'oubliez pas :
      Gravez ces mots dans votre cœur,
      Pensez-y chez vous, dans la rue,
      En vous couchant, en vous levant ;
      Répétez-les à vos enfants,
      Ou que votre maison s'écroule,
      Que la maladie vous accable,
      Que vos enfants se détournent de vous."

      Supprimer
  3. Ce poème est en effet bouleversant de vérités aussi dures.L'homme heureux devrait avoir, il est vrai, une pensée pour tous ces pauvres malheureux. Hélas, le comportement humain est tout autre. C'est chacun pour soi et cela ne changera pas et comment changer ce monde aux ethnies si différentes, aux moeurs si différentes, aux croyances si différentes ce n'est pas pour demain.
    Amitiés.

    RépondreSupprimer