Coup de Cœur !
Un numéro plutôt inattendu mais passionnant de bout en bout...
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Présentation du numéro :
"Mais pourquoi aime-t-on autant le polar ? Pourquoi la quête de la vérité, l’interrogation sur les opacités du monde suscitent-elles un tel engouement ? Le roman policier s’est installé quand l’ordre en place a commencé à sembler mensonger. Depuis, il a prospéré – même si la réalité dépasse ses plus étonnantes fictions."
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Quand le monde est une scène de crime : Extrait de l'éditorial de Evelyne Pieiller...
".......On comprend que le polar, qui réverbère les distorsions, soit rarement d’une gaîté exubérante. C’est du brutal. Bien sûr. Comme le sont les multiples exploitations, des vies, des destins collectifs, des esprits mêmes. Car c’est l’hypocrisie des valeurs supposées « démocratiques », y compris dans le quotidien de l’aliénation, qu’il scrute et décompose. C’est leur force de conviction et leur insidieuse séduction. Leur capacité de brouillage de la vérité. L’enquête entreprend de démêler ce brouillage. Le fait divers n’est qu’un symptôme… Le flic peut se révéler un voyou, le notable un mafieux, le braqueur l’équivalent d’un capitaliste, et la justice un arrangement entre amis. Le polar, quand il est au mieux de sa forme, met en scène une critique politique et sociale. Il n’est pas pour autant obligatoirement progressiste. Il est souvent déprimé, voire « dégoûté » de l’Histoire avec majuscule. Il n’empêche : la mise en crise, en crime, en cause de la toxicité de l’ordre en place est un bon carburant pour en désirer un tout autre."
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22 articles répartis en trois grandes sections :
1. La séduction du hors-la-loi
"Qui n’aime pas Robin des Bois et Arsène Lupin ? Ils se jouent des autorités avec panache, ils respirent la liberté, bref ils consolent des injustices. Besoin tenace qui permettra de transformer aussi les gangsters, pourtant frères énervés des exploiteurs et champions de leurs valeurs, en héros. Espérons qu’un jour s’écrira la légende des vrais héros, qui piratent les lois pour le bien collectif."
2. La réalité dépasse la fiction
"Enlèvements, torture, assassinats, réseau armé occulte destiné à imposer les intérêts américains en Europe... : inscrits dans la « vraie vie », les crimes des services spéciaux et apparentés parrainés par des États sont si stupéfiants qu’ils suscitent presque l’incrédulité. Ces « affaires sensibles » sont souvent traitées comme des faits divers par les médias, excellente façon de les dépolitiser."
3. Noces du polar et du politique
"Le succès sur les écrans des « serial killers », grands pervers censés être dotés de facultés intellectuelles hors du commun, transpose une inquiétude collective : non seulement les puissants font peur et semblent toujours gagnants, mais la vérité officielle est sous leur contrôle, et ils prônent une morale qu’ils bafouent. Cette pathogène manipulation du réel, des polars la mettent en scène ou à nu."
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Nombreuses illustrations, Chiffres-clés, citations...
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