dimanche 21 février 2021

LES CAPULETS & LES MONTAIGUS (1830 à la Fenice) - Vincenzo BELLINI (1801-1835) - Opernhaus de ZURICH 2015 - Enregistré sur Mezzo live le 05.02.2021

Les  Capulets et les Montaigus
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Souvent dénigré, assez rarement représenté, est pourtant pour moi l'un des plus beaux opéras de Bellini
Bellini, le roi de la mélodie lyrique...
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Résumé du livret :
(source : Opera online)

"À Vérone au XIIIe siècle, les partisans de Capellio, les Capulets appartenant au parti des guelfes, s’opposent à leurs irréductibles ennemis gibelins, les Montaigus qui ont à leur tête, Roméo. Giuletta, la fille de Capellio doit épouser Tebaldo qui soutient son père dans cette lutte incessante entre les deux clans. Mais la jeune fille aime d’un amour réciproque Roméo. Malgré les efforts de conciliation de Roméo, la haine inexpiable entre les Capulets et les Montaigus entraînera la mort des deux amants."


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Merci à l'opernhaus de Zurich de nous avoir offert cette belle production !
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L'orchestre "sonne" magnifiquement sous la direction, quelque peu rapide, de l'italien Fabio Luisi.
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Par contre le sens de la mise en scène de l'allemand Chistof Loy m'échappe : les personnages évoluent dans une maison vide qui semble avoir été dévastée, ce à l'époque moderne...
Ce serait une "évocation de la mafia new-yorkaise des années 1950" ?
Curieuse mise en scène donc mais qui n'altère en rien le bon déroulement de l'opéra : le livret est suivi au plus près .
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Cette production bénéficiait d'une très bonne distribution avec notamment
La mezzo-soprano américaine Joyce DiDonato totalement convaincante avec sa maîtrise parfaite du rôle de Roméo (sans doute le meilleur qu'on puisse applaudir actuellement).
La jeune et prometteuse soprano ukrainienne (elle avait 25 ans) Olga Kulchynska, talentueuse Juliette.
Le ténor français Benjamin Bernheim (timbre splendide) est un excellent Tebaldo.
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IMAGES
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Tebaldo (Benjamin Bernheim)...
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Présentation du spectacle :


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Vincenzo Bellini est mort à l'âge de 33 ans.
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(médaille de la Monnaie de Paris)
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Inhumé au cimetière du Père Lachaise,


Ses restes ont été transportés à Catane, sa ville natale, 40 ans après sa mort, dans la cathédrale Sainte-Agathe.
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lundi 15 février 2021

LA TRANSPARENCE DU TEMPS (2018) - Leonardo PADURA - CUBA - Elena Zayas (traduction) - Editions Métailié

L'auteur précise :

La transparence du temps est un roman et doit être lu comme tel. Les réalités présentes et passées s'appuient sur des données historiques, des contextes et des décors réels, travaillés cependant en fonction de leur emploi dans une écriture romanesque. Comme on le dit maintenant : ce roman s'inspire de faits réels.

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Présentation par l'éditeur :

"Alors qu’il approche de son 60e anniversaire, Mario Conde broie du noir. Mais le coup de fil d’un ancien camarade de lycée réveille ses vieux instincts.
Au nom de l’amitié (mais aussi contre une somme plus qu’honorable), Bobby le charge de retrouver une mystérieuse statue de la Vierge noire que lui a volée un ex-amant un peu voyou.
Conde s’intéresse alors au milieu des marchands d’art de La Havane, découvre les mensonges et hypocrisies de tous les “gagnants” de l’ouverture cubaine, ainsi que la terrible misère de certains bidonvilles en banlieue, où survit péniblement toute une population de migrants venus de Santiago.
Les cadavres s’accumulent et la Vierge noire s’avère plus puissante que prévu, elle a traversé les siècles et l’Histoire, protégé croisés et corsaires dans les couloirs du temps.
 Conde, aidé par ses amis, qui lui préparent un festin d’anniversaire somptueux, se retrouve embarqué lui aussi dans un tourbillon historique qui semble répondre à l’autre définition de la révolution : celle qui ramène toujours au même point."
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C'est un bonheur de retrouver Mario Conde, ex-flic, revendeur de vieux livres, détective à l'occasion, dans ce formidable roman mélancolique et plein d'humour...
Personnage attachant, romantique, amateur de livres (son rêve était d'être écrivain), de rhum, de cigares et de café...
A l'approche de la soixantaine, alors qu'il broie du noir, obsédé par "l'arrivée obscène de la vieillesse", Mario se voit chargé par un ami de retrouver une vierge noire médiévale...
Avec une étonnante virtuosité, Padura, sans doute le plus grand écrivain cubain vivant, 
Nous entraine dans une Havane invisible aux touristes avec le tableau d'une génération victime d'avoir cru à une certaine révolution,
Nous convie aussi à une remontée dans le temps avec l'histoire de la vierge noire.
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EXTRAITS :
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"Il pensa alors qu'il voyait le temps à travers la transparence d'une goutte de pluie accrochée à une branche. Ou en franchissant les années, à travers la transparence cristalline d'une larme qu'un état d'âme altéré mais incoercible avait arraché à ses yeux."
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"Sous la torture un homme peut avouer les mensonges les plus absurdes, car ce n’est plus lui qui parle mais ses peurs libérées, portées à leur paroxysme…"
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"Conde se dit qu’en réalité, il y avait deux villes invisibles dans la ville visible : la fourmilière agitée des malheureux et les fabuleuses propriétés des bienheureux politiques et économiques"
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"- La drogue, ça ne m'attire pas... Et en plus, j'ai l'intelligence de ne pas m'en mêler... Écoute, Conde, tu sais bien que dans ce pays, sur mille affaires que font les gens, neuf cent quatre-vingt-dix-neuf sont illégales, parce qu'à Cuba, ce qui n'est pas interdit est illégal... Et moi je fais toutes ces affaires. J'en vis mais il y a deux...branches...auxquelles il vaut mieux ne pas toucher : la politique et la drogue..."
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"J'ai passé les quarante premières années de ma vie à faire semblant, en me réprimant, en me torturant, pour qu'on ne foute pas ma vie en l'air, pour que mes parents, pour que vous mes copains, pour que tout le monde dans cette patrie machiste-socialiste croient que j'étais ce que je devais être : un jeune homme exemplaire, viril, militant, athée, obéissant..."
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".....des millions de cubains dont les estomacs avaient été surveillés pendant des décennies par le livret de ravitaillement qui les empêchait de mourir de faim mais qui ne leur permettait pas de vivre sans souffrir de faim."
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"Sur le chemin du retour, il était passé chez une femme, médecin retraitée qui pour s'en sortir préparait clandestinement des repas à la demande."
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"Le prix de cette sculpture pouvait donc être incalculable et c’était pour cela que deux victimes s’étaient ajoutées à la liste probablement très longue des hommes sacrifiés sur l’autel d’une puissante statue, peut-être rapportée par un Templier anonyme ou par un roi devenu saint, des mythiques collines de Jérusalem, la Terre sainte pour laquelle trois religions qui paradoxalement croyaient au même Dieu s’étaient battues, avaient tué, s’affrontaient et tuaient encore."

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Leonardo Padura Fuentes
né à La Havane en 1955
 dans le quartier de Mantilla où il réside toujours...
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Licencié en philologie de l'Université de La Havane...
Ecrivain, Journaliste et Scénariste

Voir notamment sur ce blog :
et
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mardi 9 février 2021

HOMMAGE - Jean-Claude CARRIERE (1931-2021)

 Jean-Claude Carrière

Est mort à Paris ce lundi 8 février...
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Ecrivain, Scénariste, Parolier, Metteur en scène, Acteur
Il se partage entre le cinéma et la littérature...
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Les cinéphiles se souviennent notamment de sa collaboration avec le celèbre cinéaste Luis Buñuel (Belle de jour, le Charme discret de la bourgeoisie,...)
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mardi 2 février 2021

LA FLUTE ENCHANTEE (1791) - Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791) - Emanuel Schikanader (Livret) - Glyndebourne 2019 - Enregistré sur Mezzo Live le 26.06.2020

Pari risqué et réussi : La "flûte.." in Broadway !
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Le dernier opéra de Mozart est souvent présenté comme un conte initiatique et philosophique inspiré des codes de la franc-maçonnerie dont il était membre.
Mais il est ici confirmé que le livret d'Emanuel Schikanader peut se prêter à de multiples interprétations !
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Résumé du livret :
(source : Opera Online)

"Le Prince Tamino est chargé par la Reine de la Nuit d’aller délivrer sa fille Pamina des prisons du mage Sarastro, présenté comme un tyran. Guidé par les trois Dames de la Reine, Tamino est surtout accompagné de Papageno, un oiseleur truculent, dont la couardise contraste avec la noblesse et le courage de Tamino : à Papageno revient un carillon et à Tamino une flûte magique – deux instruments qui les aideront dans leur périple. Mais Tamino découvre au cours de son voyage que les forces du mal ne sont pas du côté de Sarastro mais de celles de la Reine de la Nuit : cette dernière l’a trompé et elle est prête à tout pour se venger de Sarastro, qu’elle déteste. Truffé de mises à l’épreuve, le parcours de Tamino pour délivrer et conquérir Pamina se charge de symboles qui, de scène en scène, les mènent vers l’amour et la lumière, sous la sagesse bienveillante de Sarastro. La Reine de la Nuit et sa suite finissent anéanties."
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Le Festival de Glyndebourne  a fait appel pour cette production aux Québécois André Barbe (scénographie) et Renaud Doucet (mise en scène) qui, selon leurs propres termes, nous invitent à
"Une grosse comédie musicale"
Ils ont situé leur action à Vienne au tournant du 20° siècle dans le célèbre Hôtel Sacher...
Autant de raisons d'être plutôt sceptique !
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Bon, ce n'est certes pas "La flûte enchantée" dont on peut rêver mais cela "fonctionne" parfaitement...
Le spectacle est loin d'être ennuyeux grâce notamment à
Une mise en scène constamment inventive, au rythme endiablé et pleine d'humour.
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On peut regretter une direction musicale un peu terne et une Reine de la nuit avec des suraigus curieux...
Mais on est séduit par les prestations musicales et scéniques des autres interprètes.
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Images :
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La Reine de la nuit, directrice de l'hôtel (Caroline Wettergreen) ...

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Tamino, client somnanbule de l'hôtel (David Portillo) et Pamina (Sofia Fomina)...

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Papageno, vendeur de duvets (Björn Bürger) et Pamina...

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Sarastro, Grand chef cuistot (Brindley Sherratt)
au milieu avec la toque jaune....

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Extrait :



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lundi 1 février 2021

UN OPERA POUR UN EMPIRE - Patrick CABOUST (Réalisation) - Diffusé sur ARTE le 30.01.2021

Histoire de la construction de l'Opéra Garnier
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Napoléon III le souhaitait,
Mais c'est Mac-Mahon qui l'a inauguré !
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Présentation :

"Paris, 1858. Après avoir échappé à un attentat devant l'opéra Le Peletier, Napoléon III décide de doter sa capitale d'un écrin plus sûr et plus prestigieux. Contre toute attente, un jeune inconnu, l'architecte Charles Garnier, remporte le concours, damant le pion à des sommités comme Eugène Viollet-le-Duc. Garnier envisage son théâtre comme une œuvre d'art total, convoquant peinture, sculpture et science des volumes. Novateur, l'architecte étaie ce gigantesque théâtre d'une armature de métal, matériau à l'époque peu utilisé. Ce chantier pharaonique va durer quinze ans. Après deux interruptions dues à la guerre de 1870 et à la Commune, la IIIe République décide de reprendre les travaux, afin de doter Paris d'un opéra et de se parer du faste impérial."
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Un chantier titanesque qui dura de 1861 à 1875 !
 Remarquablement documenté
et
Divertissant
Ce documentaire fiction est absolument passionnant.
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Images du Palais Garnier :
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Court extrait :

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Documentaire disponible sur Arte TV jusqu'au 30 mars 2021

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