jeudi 30 avril 2020

DALVA (1988) - Jim HARRISON - Etats-Unis - 10/18 n°2168

Une femme se penche sur son passé !
-
Les éditeurs...
-
Christian Bourgeois (1989) :
-
-
"Dalva est le grand roman américain de jim harrison, son livre le plus abouti et le plus poignant depuis le fabuleux légendes d'automne, harrison nous donne ici un portrait mythique de l'amérique - du génocide de la nation indienne jusqu'aux séquelles de la guerre du viêt-nam et au cynisme des années 80 - en centrant son livre sur la vie tumultueuse et meurtrie d'une femme de quarante-cinq ans, dalva. A travers cinq générations de sa famille de pionniers, c'est le mythe du jardin d'eden, de l'innocence perdue que harrison met en scène avec ce sens de l'espace, cet extraordinaire lyrisme, cette violence et cette étrange pudeur qui lui sont propres. " comment, après avoir si bien commencé, avons-nous pu en arriver là ? " a cette question ô combien romanesque et melvillienne, jim harrison apporte avec dalva, son chef-d'oeuvre, une réponse éblouissante."

-
10/18 (1991) : 
-
-
"Pour reprendre le contrôle de sa vie, Dalva s'installe dans le ranch familial du Nebraska et se souvient : l'amour de Duane, les deuils, l'arrachement à ce fils nouveau-né qu'elle cherche obstinément. Meurtrie mais debout, elle découvre l'histoire de sa famille liée à celle du peuple sioux et d'une Amérique violente. Chef-d'œuvre humaniste, Dalva est un hymne à la vie."
---
-
J'avoue que j'ai eu quelques difficultés à rentrer dans l'histoire narrée par Dalva, l'héroine...
Désemparé au départ par les incessants allers retours dans le temps et le style parfois fantaisiste de l'auteur...
 Puis, peu à peu, tout s'éclaire et la lecture de ce grand roman devient un bonheur...
Roman qui est à la fois
Le superbe portrait d'une femme libre
et
Une grande fresque historique (de la Guerre civile aux années 1980)...
---
-
Quelques extraits :
-
"Un sage a dit que les adultes ne sont que des enfants qui ont mal tourné."
-
"Raymond Chandler a dit que, lorsqu'il a cessé de boire, le monde a perdu son technicolor. Dieu a créé la couleur pour qu'on la voie. Je refuse de l'insulter en ignorant les merveilles de Son oeuvre. "
-
"J'ai dressé la liste des choses, des gens et des lieux qui allaient me manquer, mais rien ni personne ne m'a remuée autant que le souvenir des arbres et surtout celui du Pacifique que j'avais écouté pendant tant de jours et de nuits que je pensais souvent à l'existence d'un langage qui nous aurait été commun : peut-être un langage non verbal, frisant la folie, le murmure du sang dans les veines, le chuintement de l'eau qui reflue, mais un langage malgré tout."
-
"Le désir de ne pas se contenter d'un "tipi" et des maigres rations de nourriture en hiver dans les camps indiens, voilà ce qu'il nous faut pour tirer l’indien de sa couverture afin de lui mettre un pantalon - un pantalon doté de poches et des poches qui meurent d'envie d'être bourrées de dollars ! ......
En entendant ce blasphème, je me suis surpris courir vers l'avant de la salle. "

-
"Je suis restée figée là comme une statue, la main posée sur l'encolure du sprinter, sentant son pouls ralentir. Une impression onirique de lucidité et de force peut-être imméritée m'a submergée quand je me suis rappelé une chose qu'avait dite grand-père en me retrouvant après ma promenade dans les collines, au-delà de la Niobrara: à savoir que chacun doit accepter son lot de solitude inévitable, et que nous ne devons pas nous laisser détruire par le désir d'échapper à cette solitude. Appuyée contre l'abreuvoir au fond de cette vallée, j'entendais le vent et la respiration du chien et du cheval. Les souvenirs de tous les gens que j'avais connus m'ont traversé l'esprit avant de se perdre dans l'air, avec l'impression que l'écho de leur voix ressemblait aux voix des oiseaux et des animaux. Levant les yeux, j'ai enfin eu la surprise d'apercevoir le soleil."
-
"Le monde qui m’entoure et qui est aussi celui des autres parait immense et indestructible mais il est fragile comme un œuf de faisan, ou d’alouette, comme un œuf de femme ou le dernier battement de cœur de n’importe quel être." 

*
***
*
James Harrison
(1937-2016)
Romancier, Nouvelliste, Poète, Essayiste
-


samedi 25 avril 2020

NOCES (1938) suivi de L'ETE (1954) - Albert CAMUS (1913-1960) -

Un bonheur que de lire et relire
Albert CAMUS
-

---
Note du 4 janvier 2015.....
***
*
Journée sinistre : les grisailles parisiennes me font rêver de lumière, de couleurs, de mer...
Bonne occasion de se retrouver en compagnie d'Albert Camus sous le soleil méditerranéen avec "Noces" et "L'été", sans doute mes deux textes préférés dans l'œuvre du grand humaniste...
Deux textes magiques (en particulier Noces) que l'on peut lire et relire sans jamais se lasser....
-
Au-delà de la poésie souvent sensuelle et du lyrisme de l'évocation de moments exaltants vécus tout autour de la Méditerranée avec sa lumière, son ciel, sa mer, ses couleurs, ses odeurs, sa beauté...
Les grands thèmes de l'œuvre de Camus apparaissent en filigrane : l'angoisse de l'homme devant la mort, mais aussi son voluptueux appétit de vivre, sa communion avec la nature...
---
-
Dés les toutes premières lignes de Noces, l'éblouissement :
"Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l'odeur des absinthes, la mer cuirassée d'argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres. A certaines heures, la campagne est noire de soleil. Les yeux tentent vainement de saisir autre chose que des gouttes de lumière et des couleurs qui tremblent au bord des cils. L'odeur volumineuse des plantes aromatiques racle la gorge et suffoque dans la chaleur énorme..."
(Noces à Tipasa-1936)
 ---
Tipasa
(photos glanées sur la toile...)
  « le monde est beau, et hors de lui, point de salut »
-
-
--
-
Sur la stèle érigée à la mémoire de l'écrivain sont gravés ces mots :

"Je comprends ici ce qu'on appelle gloire : le droit d'aimer sans mesure.

La suite du texte (Noces à Tipasa) :
"... Il n'y a qu'un seul amour dans ce monde. Étreindre un corps de femme, c'est aussi retenir contre soi cette joie étrange qui descend du ciel vers la mer. Tout à l'heure, quand je me jetterai dans les absinthes pour me faire entrer leur parfum dans le corps, j'aurai conscience, contre tous les préjugés, d'accomplir une vérité qui est celle du soleil et sera aussi celle de ma mort..."
---
-
Après Tipasa, Camus nous entraine à Djemila, Alger, Oran et  tout autour des rivages méditerranéens avec ses légendes, ses dieux, ses héros...
--
-
Quelques extraits...
-
« Qu’est-ce que le bonheur sinon l’accord vrai entre un homme et l’existence qu’il mène ».
-
« Ici même, je sais que jamais je ne m’approcherai assez du monde. Il me faut être nu et puis plonger dans la mer, encore tout parfumé des essences de la terre, laver celles-ci dans celle-là, et nouer sur ma peau l’étreinte pour laquelle soupirent lèvres à lèvres depuis si longtemps la terre et la mer. »
-
"Je me souviens du moins d'une grande fille magnifique qui avait dansé tout l'après-midi. Elle portait un collier de Jasmin sur sa robe bleue collante, que la sueur mouillait depuis les reins jusqu'aux jambes. Elle riait en dansant et renversait la tête. Quand elle passait près des tables, elle laissait après elle une odeur mêlée de fleurs et de chair."
---
-
Camus reviendra plus tard à Tipasa :
"Et sous la lumière glorieuse de décembre, comme il arrive seulement une ou deux fois dans des vies qui, après cela, peuvent s'estimer comblées, je retrouvai exactement ce que j'étais venu chercher et qui, malgré le temps et le monde, m'était offert, à moi seul vraiment, dans cette nature déserte...
...Je retrouvais ici l'ancienne beauté, un ciel jeune, et je mesurais ma chance, comprenant enfin que dans les pires années de notre folie le souvenir de ce ciel ne m'avait jamais quitté. C'était lui qui pour finir m'avait empêché de désespérer. J'avais toujours su que les ruines de Tipasa étaient plus jeunes que nos chantiers ou nos décombres. Le monde y recommençait tous les jours dans une lumière toujours neuve. O lumière ! c'est le cri de tous les personnages placés, dans le drame antique, devant leur destin. Ce recours dernier était aussi le nôtre et je le savais maintenant. Au milieu de l'hiver, j'apprenais enfin qu'il y avait en moi un été invincible."
(L'Eté - Retour à Tipasa/1952)
---
-
Comment ne pas rêver de revoir Tipasa !
-
A voir ICI article du Promeneur du 68 : Albert Camus, l'homme sensuel.
*
***
ALBERT CAMUS
Prix Nobel de Littérature 1957

***
*

vendredi 24 avril 2020

CUBA - SOUVENIR - RETOUR A ITHAQUE (2016) - Leonardo PADURA & Laurent CANTET - Editions Métailié

Retour à Ithaque
-
Après le Film (voir ICI )
Le Livre paru en 2016 et qui vient d'être réédité...


---
-
Présentation par l'éditeur :



"Sur une terrasse à La Havane, un groupe de vieux amis se réunit pour célébrer le retour d’exil d’Amadeo. Des retrouvailles qui sont aussi un règlement de comptes avec leurs illusions perdues.
Tania, la médecin ophtalmo payée en poulets et fruits par des patients fauchés ; Aldo, l’ingénieur qui en est réduit à la réparation clandestine des batteries de voiture ; Eddy, le fonctionnaire qui peut voyager et parfois faire du trafic ; Rafa, le peintre en manque d’inspiration, s’interrogent sur le retour inopiné après 16 ans d’absence d’Amadeo, écrivain qui n’écrit plus.
Dans cette version du scénario du film Retour à Ithaque (2014) co-écrite par Leonardo Padura et le réalisateur Laurent Cantet, les dialogues font une analyse brillante de la façon dont une génération éduquée dans et pour la révolution a été frustrée de toutes ses aspirations par l’évolution du pays et s’est réfugiée dans la force et la fragilité de l’amitié.
Les deux auteurs nous racontent aussi le tournage du film à Cuba et nous font partager l’amour du cinéma et l’émerveillement de la création artistique."
---
-
L'ouvrage, passionnant complément au film, est divisé en cinq "séquences" :
-
Séquence 1 - Tourner à Ithaque (Laurent Cantet) :
Pourquoi aller tourner ? La Genèse du film
 -
Séquence 2 - Retour à Ithaque (Leonardo Padura et Laurent Cantet) :
Le scénario du film
-
Séquence 3 - Tous les chemins mènent à Ithaque (Leonardo Padura) :
La naissance du film, l'écriture du scénario, ....
-
Séquence 4 - Retour à Ithaque (Leonardo Padura) :
Scénario pour un court-métrage du film
"Sept jours à La Havane"
-
 Séquence 5 - Le Palmier et l'Etoile (Leonardo Padura) - Fragments :
Le livre qui a servi de départ au film.
---
-
La Genèse du film...
Des personnages représentants toutes les contradictions de Cuba...
L'exil...
L'amitié...
Superbe !

*
***
*

---
Laurent Cantet
né en 1961
Réalisateur, Scénariste
voir--) Wikipedia
Sur ce blog --) L'atelier (2017)
---
Leonardo Padura
né en 1955
Romancier, Essayiste, Journaliste, Scénariste
voir notamment sure ce blog ----) ICI
-
"Leonardo Padura est le meilleur écrivain contemporain de son pays et l'un des plus importants de toute l'Amérique hispanique"
EL Mundo

***
*

jeudi 23 avril 2020

COVID 19 - LE CONFINEMENT - Les musiciens de l'Orchestre Philharmonique ...

100 musiciens
de
l'Orchestre Philharmonique de Radio France
sous la direction de Mikko Franck
jouent
à distance
Charlie Chaplin
 *
***


***
*

vendredi 17 avril 2020

MANIERE DE VOIR N° 170 - CHINE ETATS-UNIS, LE CHOC DU XXI° SIECLE - Monde Diplomatique

Peut-on choisir son camp ???
-
-
Présentation du numéro coordonné par Martine Bulard :
"Loin d’apaiser l’affrontement entre les deux géants, la pandémie de Covid-19 le ravive. Cette livraison de «Manière de voir» se demande si la situation peut dégénérer à la sortie de cette crise sanitaire alors que les tensions n’épargnent aucun secteur : commerce, santé, armement, espace et même culture."
---
Extrait de l'éditorial "Plus nocif que le Covid-19" de Martine Bulard :

 "L'expansion fulgurante du SRAS-CoV-2 et de ses drames aurait dû mettre tout le monde d’accord ou à tout le moins entraîner un cessez-le-feu. L’arrogance américaine et l’orgueil chinois l’ont interdit. Depuis le début de l’épidémie, en janvier 2020, le président Donald Trump ne cesse de dénoncer le « virus chinois » — un peu comme si l’on avait parlé de « virus américain » pour désigner celui de l’immunodéficience humaine (VIH), découvert pour la première fois aux États-Unis. Dans la foulée, l’hôte de la Maison Blanche vilipende l’« incurie communiste ». À la conférence de Munich sur la sécurité, qui réunissait 150 chefs d’État et de gouvernement, le 15 février 2020, on a même entendu un élu républicain du Congrès « expliquer que l’épidémie de coronavirus était une “opportunité” [à saisir] afin de retourner le peuple chinois contre son gouvernement ». Lequel s’est surtout attaché à survivre…
---
-
26 articles dont :

Quand Mao Zedong jouait au ping-pong ///// Tsien Tche-Hao
-

Bataille du Pacifique autour d'un archipel  ///// Olivier Zajec

-

Un CNN à la chinoise ///// Pierre Luther


***
*
Rubriques diverses :
Cartographie
Chronologie
Chiffres-clés

Citations
-
Nombreuses illustrations

***
*
A lire également  ICI  le remarquable article du Promeneur du 68 :

La stratégie chinoise du "Collier de Perles" et de la "Nouvelle Route de la Soie"


***
*

samedi 11 avril 2020

CUBA - SOUVENIR - RETOUR À ITHAQUE...


Visionné le CD du beau film de Laurent Cantet et de Leonardo Padura 
Retour à Ithaque
Qui nous avait bouleversés à sa sortie en 2014
L'émotion est toujours présente et aussi forte !
(De plus deux interviews des auteurs sur le CD)
-
Ci-après la note rédigée en 2014

***
*

5 / 5
COUP DE COEUR !
Merci Monsieur Cantet
-
-
Une terrasse à la Havane en fin d'après-midi : d'un côté l'infini de la mer et tout autour la présence de la ville avec les bruits de la vie...
C'est là qu'une bande de copains va se retrouver pour fêter le retour de l'un d'entre eux après 16 ans d'exil en Espagne...
Une femme et quatre hommes : ils ont entre 50 et 60 ans...
Pourquoi l'un d'eux est-il parti ?
Pourquoi les autres sont-ils restés ?
A travers leurs souvenirs, leurs échanges verbaux tour à tour amers, bouleversants, drôles, chaleureux, quelquefois vifs, c'est toute l'histoire récente de Cuba qui transparait : les espoirs envolés, les idéaux trahis, les angoisses pour la survie...
Au petit matin quand le jour se lèvera sur le Malecon il restera la force d'une amitié durable et émouvante... 
-
L'histoire a été écrite par Laurent Cantet en collaboration avec le grand écrivain cubain
Leonardo Padura Fuentes voir ICI
Adaptation partielle (seul un personnage a été retenu) de son roman
"Le Palmier et l'Etoile" voir ICI
-
La réalisation est sobre et efficace : elle cerne au plus près les personnages...
Les dialogues sont remarquables : ils sonnent toujours juste (nous avons entendu certaines répliques maintes et maintes fois lors de nos séjours là-bas)
De plus, dits par de fabuleux comédiens totalement impliqués dans leurs rôles, ils paraissent improviser...
---
Images :
-
Nestor Jiménez, Isabel Santos, Jorge Perugorria, Fernando Hechavarria...
l
l
-
Pedro Julio Diaz Ferran...
-
L'exilé (Fernando Hechavarria)...

---
-

"Retour à Ithaque" devait être présenté au Festival de La Havane, mais il vient d'être déprogrammé sans explication...
Il ne sortira évidemment pas en salles, mais il circulera probablement sous le manteau : les Cubains sont passés maîtres dans le système D (par la force des choses...)
---
-
Laurent Cantet :
"Aujourd'hui, je pense que les idéologies ont pratiquement disparu et qu'on en a parfois mesuré la vanité. Quand je suis à Cuba, ce qui me touche, c'est d'avoir le sentiment d'être dans une page d'un livre d'histoire, le sentiment qu'il y a une densité historique et que ce qui se joue à Cuba démultiplie ce qu'on peut éprouver en France ou ailleurs. J'ai l'impression qu'en parlant de Cuba, je parlais plus largement de choses que je pouvais partager avec les cubains, ces désillusions qu'on a tous pu éprouver à un certain âge en réalisant que les passions qui nous ont animés ne sont plus tout à fait les mêmes, ce que c'est que d'arriver à cinquante ans et les bilans qu'on peut faire à ce moment-là."
___
__
_
Laurent Cantet
né en 1961
Réalisateur et Scénariste

-
Dans sa filmographie :
Ressources Humaines (2000)
L'Emploi du Temps (2001)
Vers le Sud (2005)
Entre les Murs (Palme d'Or Cannes 2008)
Foxfire (2013)
-
***
*






FF

lundi 6 avril 2020

CUBA - SOUVENIR - ELLE S'APPELLE AUSSI GENEVIEVE...


*
*
***
Nos séjours à Cuba, pendant une vingtaine d'années, ont été, pour Geneviève et moi une joie de vivre...
D'un bout à l'autre de l'île nous avons noué des liens inoubliables de chaleureuse amitié avec de nombreux cubains : du médecin Panchito au paysan Rafaele en passant par notre fidèle chauffeur Eduardo et tant d'autres...
Geneviève est morte l'an passé...
J'ai pu garder le contact seulement avec quelques amis, la plupart ne possédant même pas de téléphone...
***
Hier, sur mon blog, à la recherche des souvenirs de ces belles années, j'ai retrouvé le commentaire d'une Cubaine anonyme, témoignage qui, à l'époque (c'était en 2012), m'avait profondément ému :


"Bonjour, je suis cubaine et je suis tombé sur ce blog par hasard et après avoir lu les expériences de vos rencontres là bas, j’ai la gorge nouée… je suis contente de voir que mon pays vous plais autant. A moi il me manque, j’ai quitté Cuba pour le vieux continent avec ma famille (parents-frère) « buscando tiempos mejores » il y a plus de dix ans maintenant et même si je retourne tous les ans et que je me suis mariée avec un cubain (inévitable) que j’ai trainé ici, je (on) dois vivre avec le même fardeau qui doivent charrier tous ceux qui quittent leur pays (surtout lorsque ton pays c’est Cuba). Je crois que les cubains on n’est pas génétiquement programmes, ni jamais asse forts ou préparés pour vivre sans cette ile (même avec toute l’émigration qu’existe) notre corps est peut être ici, notre cœur reste éternellement là-bas. Elle envoûte et attrape même ceux qui viennent seulement la visiter (les gents comme vous) une fois que vous la connaissez elle va vous hanter pour le restant de vos jours et l’envie de retourner la revoir ne vous quittera plus, c’est comme ça….J’ai décide de poster mon commentaire sur cette rubrique car Leonardo Padura est un auteur que je connais et le livre (*) dont vous parlé je l’ai lu et je le recommande aussi…


Je vous souhaite beaucoup de santé et de bonheur j’espère que vous continuerez à visiter Cuba et à cumuler d’autres expériences comme celles que vous décrivez car C’EST ÇA LA VIE !!!
Una Cubana"
(*) il s'agit du livre "Les brumes du passé"--- -
---
Il est probable que je ne reviendrai pas à Cuba...
Pourtant, comme j'aimerais revoir tous ces amis qui nous ont donné tant de bonheur !
Je pense, notamment, à l'ami Rafaele et toute sa famille...
Rafaele à l'éternel et radieux sourire...
-
Rafaele exploite la finca (ferme) de son beau-père ; il est également employé par l'Etat, à temps partiel, pour l'entretien des routes...
Rafaele respire la joie de vivre et pourtant sa vie n'est pas facile...
Ainsi il a su garder toute sa sérénité, même en octobre 2016 lorsque l'ouragan Mattew (celui qui a dévasté Haïti) a emporté sa maison et tout ce qu'il possédait.
Un exemple à méditer...
-
Yani, sa femme, douceur et gentillesse...
-
Otavio, son beau-fils, le tourmenté et tellement affectueux...
-
Stailer, son fils, le facétieux...
-
Geneviève, sa fille...
Un hommage qui avait beaucoup touché
Geneviève

*
***

samedi 4 avril 2020

PARLE MOI UN PEU DE CUBA (1998) - Jesùs DIAZ (1941-2002) - Cuba - Métailié-suites n°161

Un Cubain...
 Six jours à Miami...
Tout un pan d'une vie évoquée...
Toute la détresse d'un peuple...
-
-
Présentation par l'éditeur :


"Enfermé sur une terrasse à Miami, exposé au soleil et affamé pour avoir l'air d'un balsero (1), le dentiste Staline Martínez revit la succession d'erreurs et de fatalités qui l'ont amené là.
Il aurait pu être accueilli légalement aux Etats-Unis, lorsqu'il est arrivé à bord du bac Casablanca-La Havane détourné sur Key West, mais il était éperdument amoureux de sa femme, Idalys, la danseuse de cabaret.
Il ne pouvait envisager de vivre loin d'elle, loin de sa famille, loin de Cuba... Il est revenu à Cuba et l'enfer qu'il y a déchaîné l'en a chassé à nouveau."
(1) -les « balseros » sont ces Cubains qui tentent de rejoindre les côtes américaines sur des radeaux de fortune. Les balseros sont acceptés sans restrictions... 

---
En 1994 Staline Martinez reste six jours cantonné sur la terrasse de la maison de son frère émigré depuis des années à Miami...
Six jours exposé au soleil et affamé pour avoir l'air d'un "balsero", sa seule chance d'obtenir le droit d'asile...
Six jours pendant lesquels il va revenir sur tout un pan de sa vie et sur les événements qui l'ont amené là, sur cette terrasse...
Six jours de bonheur pour le lecteur passionné par ce récit où l'auteur passe sans cesse d'un moment à l'autre de la vie du héros avec une facilité déconcertante...
Une écriture virtuose donc pour ce roman à la fois amer et drôle (l'humour y est constamment présent).
---
-
Trois courts extraits :
-
"La patrie ou la mort », murmura-t-il sans emphase, et cette expression, qui naguère encore lui semblait si familière, lui parut étrange et aussi incompréhensible qu'une énigme. Quel rapport pouvait-il y avoir entre ces deux choses, la patrie et la mort ? Putain, ça n'avait pas de sens. Et pourtant, sur la photo, à Cuba, la mort était toujours avec la patrie, la liberté ou le socialisme, comme si c'était le premier prix d'une émission de télévision, la femme spectaculaire qui n'amènerait dans son lit que les vainqueurs morts au combat."
-
"Le socialisme, disait-elle souvent, était un parc zoologique où les gens vivaient dans des cages, en attendant que les gardiens leur lancent leur pitance; tandis que le capitalisme était une forêt vierge où il fallait aller chasser tous les jours."
-
"- Et tu es religieux, toi?
Il éclata de rire.
- Je ne parle pas de ça...A Cuba, avoir la foi signifie avoir des gens de ta famille à l'étranger qui t'envoient des dollars.
-

*
***
*
Jesùs Diaz
(1941-2002)
Ecrivain, Réalisateur, Scénariste
-
-
Voir wikipedia

***
*