samedi 4 avril 2020

PARLE MOI UN PEU DE CUBA (1998) - Jesùs DIAZ (1941-2002) - Cuba - Métailié-suites n°161

Un Cubain...
 Six jours à Miami...
Tout un pan d'une vie évoquée...
Toute la détresse d'un peuple...
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Présentation par l'éditeur :


"Enfermé sur une terrasse à Miami, exposé au soleil et affamé pour avoir l'air d'un balsero (1), le dentiste Staline Martínez revit la succession d'erreurs et de fatalités qui l'ont amené là.
Il aurait pu être accueilli légalement aux Etats-Unis, lorsqu'il est arrivé à bord du bac Casablanca-La Havane détourné sur Key West, mais il était éperdument amoureux de sa femme, Idalys, la danseuse de cabaret.
Il ne pouvait envisager de vivre loin d'elle, loin de sa famille, loin de Cuba... Il est revenu à Cuba et l'enfer qu'il y a déchaîné l'en a chassé à nouveau."
(1) -les « balseros » sont ces Cubains qui tentent de rejoindre les côtes américaines sur des radeaux de fortune. Les balseros sont acceptés sans restrictions... 

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En 1994 Staline Martinez reste six jours cantonné sur la terrasse de la maison de son frère émigré depuis des années à Miami...
Six jours exposé au soleil et affamé pour avoir l'air d'un "balsero", sa seule chance d'obtenir le droit d'asile...
Six jours pendant lesquels il va revenir sur tout un pan de sa vie et sur les événements qui l'ont amené là, sur cette terrasse...
Six jours de bonheur pour le lecteur passionné par ce récit où l'auteur passe sans cesse d'un moment à l'autre de la vie du héros avec une facilité déconcertante...
Une écriture virtuose donc pour ce roman à la fois amer et drôle (l'humour y est constamment présent).
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Trois courts extraits :
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"La patrie ou la mort », murmura-t-il sans emphase, et cette expression, qui naguère encore lui semblait si familière, lui parut étrange et aussi incompréhensible qu'une énigme. Quel rapport pouvait-il y avoir entre ces deux choses, la patrie et la mort ? Putain, ça n'avait pas de sens. Et pourtant, sur la photo, à Cuba, la mort était toujours avec la patrie, la liberté ou le socialisme, comme si c'était le premier prix d'une émission de télévision, la femme spectaculaire qui n'amènerait dans son lit que les vainqueurs morts au combat."
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"Le socialisme, disait-elle souvent, était un parc zoologique où les gens vivaient dans des cages, en attendant que les gardiens leur lancent leur pitance; tandis que le capitalisme était une forêt vierge où il fallait aller chasser tous les jours."
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"- Et tu es religieux, toi?
Il éclata de rire.
- Je ne parle pas de ça...A Cuba, avoir la foi signifie avoir des gens de ta famille à l'étranger qui t'envoient des dollars.
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Jesùs Diaz
(1941-2002)
Ecrivain, Réalisateur, Scénariste
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Voir wikipedia

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3 commentaires:

  1. Cuba ... Un monde que tu as souvent côtoyé et qui, par certains côtés, respirait la joie de vivre. Même si c'était dans la pauvreté. Mais, on le sait, la Révolution s'est peu à peu dévoyée et n'a pas rendu fondamentalement heureux un peuple qui aurait dû l'être. En tout libérateur sommeille un despote. Ce fut là fort dommage ...

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  2. Retour à Cuba, d'une certaine façon, pour toi, par les livres...
    J'imagine beaucoup de souvenirs évoqués...
    De bonnes lectures en ces temps de confinement!
    Amitiés

    PS: peux tu me dire ce qui se passe exactement
    lorsque tu ne peux pas mettre de commentaires sur mon
    blog "Livres" ? Je ne comprends pas. Merci.

    JPS

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  3. Bonjour! Maintenant bien reçu tes commentaires!
    JPS

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