jeudi 27 juin 2019

"JUDITH ET HOLOPHERNE" de Toulouse (suite)....

La vente aux enchères du tableau 
"Judith et Holopherne"
attribué au Caravage
a été annulée
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Il a été cédé de gré à gré à un acheteur étranger qui souhaite rester anonyme pour un prix confidentiel (il était estimé entre 100 et 150 millions d'euros)

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lundi 17 juin 2019

LE SOLEIL DES SCORTA (2004) - Laurent GAUDE - France - Actes Sud (J'ai lu n°8254)

Une découverte bienvenue !
Laurent Gaudé je ne connaissais pas...
Vu récemment dans une émission de télévision où je l'ai trouvé particulièrement convaincant et attachant...
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Présentation par l'Editeur :


"La lignée des Scorta est née d'un viol et du péché. Maudite, méprisée, cette famille est guettée par la folie et la pauvreté. A Montepuccio, dans le sud de l'Italie, seul l'éclat de l'argent peut éclipser l'indignité d'une telle naissance. C'est en accédant à l'aisance matérielle que les Scorta pensent éloigner d'eux l'opprobre. Mais si le jugement des hommes finit par ne plus les atteindre, le destin, lui, peut encore les rattraper."
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Oui Ébloui par...
La qualité du style  (des phrases courtes qui donnent un rythme haletant au récit),
La force et l'émotion qui se dégagent de l'histoire qui conte, de façon magistrale, la saga des Scorta, sur quatre générations de 1875 à nos jours,
Et l'éclatant soleil des Pouilles...
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Dés les premières lignes l'envoûtement est là :

"La chaleur du soleil semblait fendre la terre. Pas un souffle de vent ne faisait frémir les oliviers. Tout était immobile. Le parfum des collines s’était évanoui. La pierre gémissait de chaleur. Le mois d’août pesait sur le massif d’un Gargano avec l’assurance d’un seigneur. Il était impossible de croire qu’en ces terres, un jour, il avait pu pleuvoir. Que de l’eau ait irrigué les champs et abreuvé les oliviers. Impossible de croire qu’une vie animale ou végétale ait pu trouver- sous ce ciel sec- de quoi se nourrir. Il était deux heures de l’après-midi, et la terre était condamnée à brûler."
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Autres citations :

"Lorsque le soleil règne dans le ciel, à faire claquer les pierres, il n'y a rien à faire. Nous l'aimons trop cette terre. Elle n'offre rien, elle est plus pauvre que nous, mais lorsque le soleil la chauffe, aucun d'entre nous ne peut la quitter. Nous sommes nés du soleil, Elia. Sa chaleur nous l'avons en nous. D'aussi loin que nos corps se souviennent, il était là, réchauffant nos peaux de nourrissons. Et nous ne cessons de le manger, de le croquer à pleines dents. Il est là dans les fruits que nous mangeons. Les pêches. Les olives. Les oranges. C'est son parfum. Avec l'huile que nous buvons, il coule dans nos gorges. Il est en nous. Nous sommes les mangeurs de soleil."
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"Les olives sont éternelles. Une olive ne dure pas. Elle mûrit et se gâte. Mais les olives se succèdent les unes aux autres, de façon infinie et répétitive. Elles sont toutes différentes, mais leur longue chaîne n’a pas de fin. Elles ont la même forme, la même couleur, elles ont été mûries par le même soleil et on le même goût. Alors oui, les olives sont éternelles. Comme les hommes. Même succession infinie de vie et de mort. La longue chaîne des hommes ne se brise pas. Ce sera bientôt mon tour de disparaître. La vie s’achève. Mais tout continue pour d’autres que nous."

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"... Ceux qui disent que nous sommes pauvres n'ont jamais mangé un bout de pain baigné de l'huile de chez nous. C'est comme de croquer dans les collines d'ici. Ça sent la pierre et le soleil. Elle scintille. Elle est belle, épaisse , onctueuse. L'huile d'olive, c'est le sang de notre terre."
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"Tu n'es rien, Elia. Ni moi non plus. C'est la famille qui compte. Sans elle tu serais mort et le monde aurait continué de tourner sans même s'apercevoir de ta disparition. Nous naissons. Nous mourrons. Et dans l'intervalle, il y a quelque chose qui compte. Toi et moi, pris seuls, nous ne sommes rien. Mais les Scorta, les Scorta, ça, c'est quelque chose."
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"J'ai péché. J'ai tué et violé. Qui a arrêté mon bras? Qui m'a plongé dans le néant pour débarrasser la terre de ma présence? Personne. Les nuages ont continué à traverser le ciel. Il a fait beau les jours où j'avais du sang sur les mains. Il a fait beau de cette lumière qui semble un pacte entre le monde et le Seigneur. Quel pacte est possible dans un monde où je vis? Non, le ciel est vide et je peux mourir en souriant."
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"Il faut profiter de la sueur. C’est ce que je dis, moi. Car ce sont les plus beaux moments de la vie. Quand tu te bats pour quelque chose, quand tu travailles jour et nuit comme un damné et que tu n’as plus le temps de voir ta femme et tes enfants, quand tu sues pour construire ce que tu désires, tu vis les plus beaux moments de ta vie."

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Laurent Gaudé
Né à Paris en 1972
Romancier, Nouvelliste, Dramaturge.
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Voir Wikipedia ----) ICI

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mercredi 12 juin 2019

"JUDITH ET HOLOPHERNE" de Toulouse.....

Caravage ou pas ?
Entendu sur France Info que la toile "Judith et Holopherne", découverte en 2014 dans un grenier à Toulouse, allait être mise en vente aux enchères le 27 juin prochain...
Cette peinture datée de 1607 (144x173cm) représente Judith décapitant le général assyrien Holopherne.
Si son attribution au Caravage (1571-1607) ne fait pas de doute pour l'expert Eric Turquin, elle est contestée par certains.
Quoiqu'il en soit le tableau serait estimé à plus de 120 millions d'euros !
Attendons les résultats de la vente...
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Je n'ai pas vu le tableau de Toulouse, mais à priori j'ai une préférence pour celui peint en 1598 (145x195cm) par le génial Caravage que l'on peut admirer à Rome au Palais Barberini (Galleria Nazionale di Arte Antica...
Tout aussi cruel mais avec une composition, à mon avis, nettement plus réussie...
Qu'en pensez-vous, amis blogueurs ?




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dimanche 9 juin 2019

DOULEUR ET GLOIRE - Pedro ALMODOVAR (Réalisation & Scénario) - Espagne - au Pathé Beaugrenelle (08.06.2019)

Ainsi, une fois encore, Almodovar échappe à la Palme d'or de Cannes...
Mais que son film, qui évoque sa vie entre passé et présent, est beau !
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5 / 5
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Synopsis :


"Une série de retrouvailles après plusieurs décennies, certaines en chair et en os, d’autres par le souvenir, dans la vie d’un réalisateur en souffrance. Premières amours, les suivantes, la mère, la mort, des acteurs avec qui il a travaillé, les années 60, les années 80 et le présent. L’impossibilité de séparer création et vie privée. Et le vide, l’insondable vide face à l’incapacité de continuer à tourner."
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Un saisissant "portrait" du cinéaste entre réalité et fiction (?)...

"...c'est le film qui reflète le plus intimement ma vie. Même si dans tous mes films, je me suis caché derrière tous les personnages. Ici, Salvador, le protagoniste, est un cinéaste et tout ce qu'il vit dans le film est étroitement lié à ma réalité. Celle du moment où j'ai écrit le scénario."
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(J'ai lu que l'appartement du personnage d'Antonio Banderas, de la décoration aux meubles, était une reproduction de celui de Pedro Almodovar.)

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Bouleversant et d'une délicate sensibilité,
Le film, brillant à tout point de vue (scénario, dialogues, réalisation, montage, distribution) comporte de véritables scènes d'anthologie, notamment : 
- la découverte par le tout jeune Salvador de son penchant sexuel,
- les retrouvailles, après de longues années de séparation, avec son ancien amant Federico (Leonardo Sbaraglia).
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Antonio Banderas (récompensé à Cannes), dans le rôle de Salvador, démontre qu'il est un immense acteur...
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On peut souligner les performances exceptionnelles de tous les comédiens (entre autres : Asier Etxeandra, Penelope Cruz, Julieta Serrano, Cecilia Roth....)...
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Pedro Almodovar
né en 1949
Réalisateur, Scénariste, Producteur
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Voir Wikipedia ----) ICI

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jeudi 6 juin 2019

GENEVIEVE...

Geneviève..
aime la vie dans toutes ses manifestations...
Geneviève aime ses proches, ses amis...
Geneviève aime la lecture, la musique (avec un faible pour l'opéra), le cinéma, les voyages (Cuba et nos amis de là-bas sont particulièrement chers à son coeur)...
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(février 2018)
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Geneviève sait qu'elle va disparaître...
Même si cela lui coûte de quitter les siens, Geneviève n'a pas peur de la mort...
Elle en parle sans détours, s'en excuse presque, désolée de "déranger"...
Ses cendres sont dispersées au jardin du souvenir du Père Lachaise.
Je suis seul oui...
Pourtant Geneviève est terriblement présente.
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Voilà...
j'ai noté ce passage d'une lettre de Rilke (à Friedrich Westhoff)  :


"...car en réalité personne, dans la vie, ne peut aider autrui; c'est une expérience que l'on fait lors de chaque conflit, de chaque désarroi : on est seul.
Ce n'est pas si terrible qu'il peut y paraître au premier abord; car ce qu'il y finalement de mieux dans la vie, c'est que chacun possède tout à l'intérieur de lui-même son destin, son avenir, ses vastes espaces et tout son univers...."
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Rainer Maria Rilke (1875-1926)


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