MANIERE DE VOIR N° 161 - LE PROGRES EN PROCES

C'est avec grand intérêt que je lis cette revue depuis des années...
Caractéristiques de Manière de voir...

"Présente un autre point de vue sur les enjeux contemporains et les points chauds du globe...

A lire : des articles tirés des archives du « Monde diplomatique » ayant fait l’objet d’un minutieux travail d’actualisation et de remise en contexte ; d’autres, inédits.

A comprendre : des cartographies, infographies, chronologies et compléments documentaires.

A percevoir : ce que l’œil du photographe et le trait du dessinateur savent seuls sentir et restituer."

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Le 161ème numéro, coordonné par Evelyne Pieiller, est consacré au Progrès...
Cétémieuavant ???
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Présentation :

"On accuse le « progrès » de tous les maux : il serait la cause des dégâts environnementaux, de l’extension du chômage, de nos existences sous pression. La nostalgie fait rage, on regrette la proximité d’antan, les bonnes vieilles valeurs chaleureuses. Mais de quoi parle-t-on exactement ? La notion de progrès, née avec les Lumières, postulait que l’usage de la raison porterait la construction d’un avenir meilleur. Pour ne pas confondre progrès et changement, il importe de se demander « progrès de quoi, pour qui ? » "

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Nombreuses données chiffrées et citations,
Contributions notamment de Régis Debray, John Berger, Eduardo Galeano, Jacques Testart, Serge Halimi, Bernard Friot…
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Trois grandes parties...

1 - L'avenir n'est plus ce qu'il était.

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"'Alors que son temps voyait fleurir les innovations et en parallèle les théories sur les conditions d'amélioration du futur, Victor Hugo, dans Les Contemplations, affirmait : ''Sans cesse le progrès, roue à double engrenage, fait marcher quelque chose en écrasant quelqu'un.''

Cette considération sans optimisme excessif semble aujourd'hui largement reprise, notamment par des...progressistes. "'

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2 - Continuer à prendre des bastilles

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"Les évidences du bon sens ne sont souvent que l'intériorisation des valeurs de l'ordre en place. Ah, quoi de plus évident que la nécessité d'un chef, que l'inégalité des talents, que la récompense due aux meilleurs ! D'éclatantes conquêtes collectives ont inventé la possibilité d'un monde où chacun serait l'égal de l'autre : encore faut-il, pour que ce monde advienne, ne pas les oublier ou les dévoyer."

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3 - Eteignez les Lumières, on y verra plus clair

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"Les artisans du retour à l'ordre sont séduisants et retors. Ils déploient les évidences du sens commun comme autant de vérités oubliées, et retournent quelques-uns des combats de la gauche radicale au profit de leur lutte pour la restauration des bonnes vieilles valeurs qui représenteraient enfin la vraie modernité. La morale petite-bourgeoise vient remplacer le politique, la nostalgie sert d'horizon"

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(Les illustrations sont de Christian Northeast)

LES FRERES SISTERS - Jacques AUDIARD (Réalisation & Scénario avec Thomas Bidegain) - France - au Pathé Beaugrenelle (24.09.2018)

 Entrée fracassante de Jacques Audiard dans l'univers du Western !
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4,5 / 5
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Synopsis :

"Charlie et Elie Sisters évoluent dans un monde sauvage et hostile, ils ont du sang sur les mains : celui de criminels, celui d'innocents... Ils n'éprouvent aucun état d'âme à tuer. C'est leur métier. Charlie, le cadet, est né pour ça. Elie, lui, ne rêve que d'une vie normale. Ils sont engagés par le Commodore pour rechercher et tuer un homme. De l'Oregon à la Californie, une traque implacable commence, un parcours initiatique qui va éprouver ce lien fou qui les unit. Un chemin vers leur humanité ?"

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Adaptation du roman "Les Frères Sisters" (2011) de Patrick DeWitt 
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Vrai ou Faux Western ???
Vrai car tous les éléments traditionnels sont là : grands espaces, chevauchées effrénées, bourgades avec leurs saloons, chercheurs d'or, tueurs à gages, violence sanglante...
Faux car le scénario (avec plusieurs lectures possibles et deux histoires parallèles), les personnages (bien analysés) sont beaucoup plus complexes, certains thèmes abordés inhabituels : 
les relations entre les deux frères,
le poids du passé,
 une vision pessimiste et fataliste de la société,
 mais aussi l'espoir de vivre dans un monde meilleur (le rêve américain ?),
 etc...
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Vrai ou Faux, qu'importe après tout : le film est réussi et passionnant !
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Un quatuor d'acteurs épatants pour incarner des "antihéros" complètement paumés, mais souvent pathétiques  :

Joaquin Phoenix (Charlie Sisters)...

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John C. Reilly (Eli Sisters)...

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Jake Gyllenhaal (John Morris)...

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Riz Ahmed (Hermann Kermit Warm)...

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Une réplique :

"T'as conscience que notre père était complètement cinglé qu'on a son sang dans nos veines."

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Bande annonce :

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Jacques Audiard
né à Paris en 1952
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Huit longs métrages dont :

De battre mon coeur s'est arrêté (2005) : nombreuses récompenses dont Césars 2006 du meilleur film et du meilleur réalisateur.
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Un prophète (2009) voir ---)
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De rouille et d'os (2012) voir ---)
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Dheepan (2015) voir ---)
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LEAVE NO TRACE - Debra GRANIK (Réalisation & Scénario avec Anne Rosellini - Etats-Unis (2018) - au Gaumont Convention (22.09.2018)

Bien loi des tapageuses productions hollywoodiennes, 
Le cinéma indépendant américain nous offre...
Un bouleversant chef-d'oeuvre !
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5 / 5
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Synopsis :

"Tom a 15 ans. Elle habite clandestinement avec son père dans la forêt qui borde Portland, Oregon. Limitant au maximum leurs contacts avec le monde moderne, ils forment une famille atypique et fusionnelle.

Expulsés soudainement de leur refuge, les deux solitaires se voient offrir un toit, une scolarité et un travail. Alors que son père éprouve des difficultés à s'adapter, Tom découvre avec curiosité cette nouvelle vie.

Le temps est-il venu pour elle de choisir entre l’amour filial et ce monde qui l'appelle ? " 

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Will, ancien marine hanté par ses souvenirs des guerres en Irak et en Afghanistan, choisit de se retrancher dans la nature, avec sa fille Tom, hors d'un monde qu'il refuse...
 Arrachés à leurs bois où ils vivaient en marge, profondément attachés l'un à l'autre, pourront-ils faire face à un retour dans la société ?
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La réalisatrice précise :

"Je trouve les vies de vétérans très intéressantes, en particulier la façon dont la guerre affecte leurs vies à leur retour. Cela fait longtemps que les guerres en Irak et en Afghanistan ont commencé, les civils commencent à oublier. Mais les vétérans ne le peuvent pas." 

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"......Les enjeux sont aussi liés à la relation complexe entre Tom et son père. Après leur expulsion du parc, où ils avaient un mode de communication et de structure qui leur convenait, ils sont plongés dans un autre monde qui les oblige à en apprendre plus l'un sur l'autre. Tom est curieuse, une vraie Pandore, et Will sent que cette curiosité l'éloigne de lui, ce qui les séparera. C'est quelque chose d'universel et chacun a sa façon de l'aborder puisque grandir peut vouloir dire se séparer de celui ou celle auprès de qui on a grandi. Ces enjeux sont énormes : cela peut être extrêmement difficile".

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Le scénario est adapté du roman de Peter Rock My Abandonment, inspiré d'un fait divers...
Les deux interprètes, exceptionnels, irradient ce film remarquable, sobrement réalisé...
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Le "vétéran" Ben Foster (Will)...

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La jeune Thomasin McKenzie (Tom)...

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Debra Granik
née en 1963
Cinéaste indépendante
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Réalisatrice du remarquable Winter's Bone (2010)...

Voir sur ce blog : ICI
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"Je filme ceux qui essaient de survivre"

(Debra Granik)

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DES OISEAUX VENUS D'AILLEURS - MALAISIE (juillet 2018) - DES INTRUS... (planche 2)

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Voir aussi dans ce blog : 
Oiseaux de Panama : ICI et LA
Oiseaux de Thaïlande : ICI

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(photos Martial Fouques)

DES OISEAUX VENUS D'AILLEURS - MALAISIE (juillet 2018) - UN INTRUS..... (planche 1)

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Quelques oiseaux, dans leur milieu naturel, en Malaisie...
Photos prises par un ami proche,
Ornithologue amateur averti...
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(photos Martial Fouques)

PREMIÈRE ANNÉE - Thomas LILTI (Réalisation & Scénario) - France - au Pathé Beaugrenelle (18.09.2018)

Un film en phase avec l'actualité (Réforme de la santé : fin du numerus clausus envisagée en 2020)..
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4 / 5
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Synopsis :

"Antoine entame sa première année de médecine pour la troisième fois. Benjamin arrive directement du lycée, mais il réalise rapidement que cette année ne sera pas une promenade de santé. Dans un environnement compétitif violent, avec des journées de cours ardues et des nuits dédiées aux révisions plutôt qu'à la fête, les deux étudiants devront s’acharner et trouver un juste équilibre entre les épreuves d’aujourd’hui et les espérances de demain."

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Un regard critique et humoristique sur le "fameux" concours de fin de première année...
Le réalisateur précise :

"Je voulais raconter la violence et l’épreuve que sont ces grands concours qui déterminent toute une vie. Cette première année de médecine, complètement folle où on ne vit plus que pour quelques heures dans un centre d’examen, je l’ai vécue. La médecine n’est pas, ici, un prétexte mais plutôt un « contexte », une porte d’entrée qui doit permettre aux spectateurs de comprendre très vite le but des personnages. Un moyen de parler de cette « hyper compétition » dans laquelle notre époque nous oblige à vivre. On sort à peine du lycée et déjà le système des études supérieures nous met en compétition, nous classe, nous oppose."

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Mais le film est aussi une histoire très émouvante d'amitié entre Antoine et Benjamin, interprétés par deux jeunes comédiens confondants de naturel.
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Vincent Lacoste est Antoine (le triplant idéaliste)...


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William Lebghil est Benjamin (sans réelle vocation)...

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Thomas Lilti
né le 30 mai 1976
Médecin généraliste de formation
et
Cinéaste
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Première Année, troisième (et dernier?) volet d'une série sur la médecine après :
Hippocrate (2014) - voir ----) ICI
et
 Médecin de Campagne (2016)
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