samedi 15 septembre 2018

LE CHARDONNERET (2013) - DONNA TARTT - Etats-Unis - Plon (Feux croisés)

Un minuscule tableau de maître...
Un roman foisonnant...
Prix Pulitzer 2014
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Présentation par l'éditeur :

"Qui est Theo ? Que lui est-il arrivé à New York pour qu'il soit aujourd'hui, quatorze ans plus tard, cloîtré dans une chambre d'hôtel à Amsterdam comme une bête traquée ? Qu'est devenu le jeune garçon de treize ans qui visitait des musées avec sa mère et menait une vie de collégien ordinaire ? D'où vient cette toile de maître, Le Chardonneret, qu'il transporte partout avec lui ?

À la fois roman d'initiation à la Dickens et thriller éminemment moderne, fouillant les angoisses, les peurs et les vices de l'Amérique contemporaine, Le Chardonneret laisse le lecteur essoufflé, ébloui et encore une fois conquis par le talent hors du commun de Dona Tartt."

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Pourquoi "Le Chardonneret" ?


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Le Chardonneret est un petit tableau (34x23) peint en 1654 par Carel Fabritius (1622-1654) ; il est conservé au musée Mauritshuis à La Haye...
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Comment Théo, le héros du livre, va-t-il se trouver en possession de ce tableau qui va l'accompagner, pendant quinze années de sa vie, de New-York à Amsterdam ?
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Ce troisième roman de Donna Tartt, encensé par la critique, a rencontré un accueil enthousiaste : on a même évoqué des influences de Dickens, Dostoïevski, Steveson et même Proust...
Complètement dépassé, j'avoue que je suis resté bien loin de tout cela : la lecture abandonnée puis reprise à maintes reprises, il m'a fallu des semaines pour venir à bout de ce pavé de quelques huit cents pages !
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L'ouvrage débute pourtant de manière fulgurante avec la description de l'explosion du musée au cours de laquelle le héros va à la fois perdre sa mère et se retrouver en possession du fameux tableau...
Mais la suite du récit, même si elle comporte quelques autres heureuses fulgurances inattendues, est émaillée de descriptions et réflexions qui, pourtant souvent intéressantes, ont fini par m'ennuyer en raison de leurs longueurs excessives...
De plus les personnages, décrits avec force détails, m'ont paru parfois trop proches de la caricature.

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Quelques courts extraits :


"Il y a chez Proust, un passage célèbre où Odette ouvre la porte avec un rhume, elle boude, ses cheveux sont défaits, pas peignés, sa peau est tachetée et Swann, qui ne sait jamais soucié d'elle jusque-là, en tombe amoureux parce qu'elle ressemble alors à un Botticelli, une fille sur une fresque légèrement endommagée."
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"Quand je regardais le tableau, j’éprouvais la même convergence en un seul et unique point : un bref instant touché par le soleil qui existait maintenant et pour toujours. C’est fortuitement que je remarquais la chaîne à la cheville de l’oiseau, ou que je songeais combien la vie de cette petite créature, battant brièvement des ailes puis toujours forcée, sans espoir, d’atterrir au même endroit, avait dû être cruelle."
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"La plupart des maisons donnaient l'impression de n'avoir jamais été habitées. Leurs fenêtres condamnées leur donnaient l'air d'être aveugles, rouées de coups, de guingois, pareilles à des visages tabassés couverts de pansements."

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"..le peintre te transmet un message secret. Il te révèle que les choses vivantes ne durent pas, que tout est temporaire. La mort au cœur de la vie. D'où leur nom, des natures mortes."
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"L'idolâtrie ! Trop se soucier des objets peut vous tuer. Si ce n'est que, si vous vous souciez suffisamment d'une chose , elle prend vie, non ?"
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"J'étais fasciné par les inconnus, je voulais savoir ce qu'ils mangeaient et dans quelles assiettes, quels films ils regardaient et quelles musiques ils écoutaient, je voulais inspecter le dessous de leurs lits, leurs tiroirs secrets, leurs tables de chevet et les poches de leurs manteaux. Souvent je croisais dans la rus des gens qui avaient l'air intéressant, puis, des journées entières, je ne cessais de penser à eux, imaginant leurs vies, inventant des histoires à leur sujet dans le métro ou le bus est-ouest."
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"Si un tableau se fraie vraiment un chemin jusqu'à ton coeur et change la façon de voir, de penser et de ressentir, tu ne te dis pas "oh, j'adore cette oeuvre parce qu'elle est universelle", "j'adore cette oeuvre parce qu'elle parle à toute l'humanité". Ce n'est pas la raison qui fait aimer une oeuvre d'art."

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Donna Tartt
née en 1963
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voir wikipedia
et
Sur ce blog :

Le petit copain (2002)
et
Le maître des illusions (1992)

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3 commentaires:

  1. La mode est aux pavés aujourd'hui. Et souvent l'essentiel est noyé d&ans un océan de descriptions sinon inutiles du moins superflues. Je ne m'empêche pas de lire des pavés, mais j'élague alors parfois. Quitte à revenir en arrière quand je me dis que j'ai raté quelque chose. Pourtant, l'adage est bien connu : si tu veux être lu, fais court. Bon dimanche. Florentin

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  2. Voltaire disait que "le secret d'ennuyer est celui de tout dire".....
    Le livre en vaut donc quand même la peine, malgré les longueurs que tu évoques.
    Amitiés
    JF

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    1. Peut-être as-tu raison ! mais restent les peronnages qui m'ont laissé indifférent ....

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