Splendide réussite musicale dans une mise en scène qui oscille entre grandiose et ...ridicule !
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Captée à l'Opéra Bastille sans public en raison la Covid-19
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Aida a été créée le 24 décembre 1871 à l'Opéra khédival du Caire.
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Résumé (source Opera Online) :
"En Egypte à l’époque des pharaons. L’amour du général égyptien Radamès et de l’esclave éthiopienne Aïda est d’emblée menacé par la guerre que vont se livrer leur deux pays. L’autre danger qui les menace s’appelle Amneris, fille du roi d’Egypte, éprise de Radamès : Aïda, son esclave, est ainsi, par la force des choses, sa malheureuse rivale. La victoire des troupes égyptiennes est totale et vaut un triomphe à Radamès, à qui le roi offre sa fille Amneris en récompense. Mais, de glorieux héros, Radamès va bientôt devenir paria de son pays, amené à trahir les siens en confiant d’importants secrets militaires à Aïda, missionnée par son père, le roi d’Ethiopie Amonasro. Condamné à être enseveli vivant, Radamès assumera pleinement son destin, au grand dam d’Amneris, prête à tout pour le voir vivre. Dans la solitude de sa tombe, Radamès retrouve Aïda venue lui réaffirmer son amour et mourir à ses côtés."
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Perplexe face à la mise en scène de Lotte de Beer...
L'action a été transposée à l'époque de la création de l'œuvre dans un musée où sont exposés, outre différents objets, les marionnettes à taille humaine d'Aida et de son père Amonasro, le roi d'Ethiopie,
Marionnettes qui vont en quelque sorte doubler les interprètes d'Aida et d'Amonasro tout au long de l'opéra...
Dans quel but ? Eviter semble-t-il les blackface désormais interdits à l'opéra de Paris ?
Bref je n'ai pas aimé (ou pas compris...) cette réalisation scénique.
Toutefois je reconnais que certains moments sont réussis : Je pense notamment à la scène finale dans la tombe particulièrement impressionnante.
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Présentation du spectacle :
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Fort heureusement musicalement la réussite est totale... SPLENDIDE !
Un Orchestre et des Chœurs au sommet sous la direction du chef italien Michele Mariotti.
La distribution vocale est exceptionnelle :
La mezzo-soprano russe Ksenia Dudnikova (impressionnante Amnéris).
Le baryton français Ludovic Tézier (irréprochable Amonasro)
Le ténor allemand Jonas Kaufmann (en grande forme dans le rôle de Radames)
La soprano canadienne Sondra Radvanovsky (incontournable Aida qui, bien que réduite à un rôle de doublure, réussit à être totalement convaincante par sa seule voix)
« En chaque créature il y a une étincelle divine »
(Epigraphe écrit par Janacek en tête de sa partition)
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Dernier opéra composé par Janacek (2018)
Créé à Brno (Tchéquie) en 2030...
Janacek a composé lui-même le livret d'après le récit autobiographique "Souvenirs de la maison des morts" de Fédor Dostoïevski relatant son expérience de prisonnier politique dans un bagne de Silésie.
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Résumé :
"Dans la cour intérieure d’un bagne de Sibérie, sur les bords de la rivière Irtych, chacun vaque à ses occupations matinales. Un nouveau prisonnier arrive. Il s’agit d’un noble du nom de Goriantchikov qui se présente comme un prisonnier politique. Il attire la compassion du jeune Alieïa auquel il propose d’apprendre à lire et à écrire. Plus tard Goriantchikov est amené à soigner le jeune homme blessé. Plusieurs prisonniers font le récit des drames qui les ont conduits au bagne. Goriantchikov finit par apprendre qu’il va être libéré."
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Simone Young assure la direction musicale (sans doute pas facile de diriger une telle partition...)
La mise en scène (spectaculaire) est de Frank Castorf
Quelque peu déconcerté...
Par le livret : Il n'y a pas vraiment de dramaturgie continue mais plutôt une suite d'instantanés sur le quotidien de la vie carcérale et où chaque bagnard évoque les épisodes de sa vie.
Par la musique : un véritable déchainement avec des sonorités inhabituelles (fanfares, glas de cloches, xylophone, bruits divers...)
Déconcerté certes...
Néanmoins au cours du déroulement du spectacle on est de plus en plus fasciné par une telle tempête !
"Pendant une grande partie de sa vie ma mère a vécu dans la pauvreté et la nécessité, à l'écart de tout, écrasée et parfois même humiliée par la violence masculine. Son existence semblait délimitée pour toujours par cette double domination, la domination de classe et celle liée à sa condition de femme. Pourtant, un jour, à quarante-cinq ans, elle s'est révoltée contre cette vie, elle a fui et petit à petit elle a constitué sa liberté. Ce livre est l'histoire de cette métamorphose."
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J'ai découvert Edouard Louis lors d'une émission de "La grande Librairie"...
Sa prestation m'ayant vraiment impressionné, j'ai eu envie de lire son livre.
Dans un court récit sobre, poignant, puissant...
L'auteur évoque l'histoire d'une femme, sa mère, soumise à une domination à la fois de classe et de genre...
Mais une femme qui va réussir un jour à s'évader de ce double carcan et trouver enfin sa liberté.
J'ai été très ému par ce texte polémique qui est aussi...
Une déclaration d'amour !
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Extraits :
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"J'ai commencé ton histoire en voulant raconter l'histoire d'une femme mais je m'en rends compte, ton histoire est celle d'un être qui luttait pour avoir le droit d'être une femme, contre la non-existence que t'imposaient ta vie et la vie avec mon père".
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"Elle était certaine qu’elle méritait une autre vie, que cette vie existait quelque part, abstraitement, dans un monde virtuel, qu’il aurait fallu un rien pour l’effleurer, et que sa vie n’était ce qu’elle était dans le monde réel que par accident."
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"j’avais tellement l’habitude de la voir malheureuse à la maison, le bonheur sur son visage m’apparaissait comme un scandale, une duperie, un mensonge qu’il fallait démasquer le plus vite possible."
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"Quand j'étais enfant, nous avions honte ensemble- de notre maison, de notre pauvreté. Maintenant j'avais honte de toi, contre toi.
Nos hontes se sont séparées."
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"Comment le dire sans être naïf ou sans avoir l'air d'employer une expression toute faite, idiote : j'étais ému de te voir heureuse."
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"Elle a vu la surprise dans mes yeux et elle m'a dit :"'Tu vois, je ne suis plus la même ! je suis une vraie Parisienne maintenant"' J'ai souri '''Oui, c'est vrai, tu es la reine de Paris''' "
Le nozze di Figaro 'Opera buffa' en quatre actes de Wolfgang Amadeus Mozart (1756 - 1791) Livret de Lorenzo Da Ponte d'après 'La folle journée ou le mariage de Figaro' de Beaumarchais
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Musicalement j'ai beaucoup apprécié cette production :
Magnifique orchestre de la Staatkapelle de Berlin sous la direction de Daniel Barenboïm...
Vincent Huguet a situé l'action de nos jours dans un immeuble moderne avec terrasses...
Il traite les Noces un peu comme une comédie musicale, ce qui est tout à fait défendable ("opera Buffa") d'autant que sa mise en scène est tout à fait cohérente...
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Images :
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Suzanne, la Comtesse, Figaro...
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La Comtesse...
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Cherubin...
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Le comte Almaviva, Suzanne, Bartolo, Figaro, la Comtesse...
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Suzanne...
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Présentation du Spectacle :
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Et néanmoins perplexe...
La transposition à notre époque , sans être pourtant aberrante, ne semble pas avoir vraiment "fonctionné" pour moi...
Impression pénible qu'il n'y a aucun rapport entre ce que j'entend et les images proposées.
Sans doute prisonnier de trop nombreuses "Noces" que je connais...
Difficile de bien rendre compte d'un "tel monument" -
Seulement quelques impressions et souvenirs sur ce spectacle exceptionnel tant par sa réalisation scénique que par sa qualité musicale.
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L'Orchestre de l'Opéra en superbe forme sous la direction inspirée du jeune chef suisse Lorenzo Viotti...
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Dans une succession de tableaux étonnants, souvent très spectaculaires, Kratzer nous transporte avec virtuosité dans un certain Paris nocturne d'aujourd'hui.
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Tous les Solistes et le Chœur sont remarquables...
Absolument tous servent avec une totale conviction cette magnifique production.
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Le baryton basse américain Christian Van Horn (Méphisto) tire avec conviction et humour les ficelles du jeu...
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Le baryton français Florian Sempey est imposant et poignant dans le rôle de Valentin...
La soprano albanaise Ermonela Jaho est une Marguerite bouleversante, tour à tour timide, coquette et tragique...
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Quant au ténor français Benjamin Bernheim il est vraiment impressionnant dans le rôle-titre : émouvant, éperdu, dépassé par les évènements qu'il a lui-même déclenchés.
Son interprétation du fameux "Salut demeure chaste et pure" est inoubliable.