mardi 27 octobre 2020

L'ETE CIRCULAIRE (2018) - Marion BRUNET - France - Poche n° 35272

Grand Prix de Littérature Policière 2018
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Présentation de l'éditeur :

"Une petite ville du Midi, ses lotissements, son quotidien morne et ses interminables jours d’été. Jo et Céline, deux sœurs de quinze et seize ans, errent entre fêtes foraines, centres commerciaux et descentes nocturnes dans les piscines des villas cossues de la région. Trop jeunes encore pour renoncer à leurs rêves et suivre le chemin des parents qui triment pour payer les traites de leur pavillon.
Mais quand Céline tombe enceinte, c’est le cataclysme. Comme elle refuse de livrer le nom de son amant, la rage du père, Manuel, se libère, sourde et violente, tandis que la jeune sœur tente de s’extraire du carcan familial et que la mère assiste, impuissante, au délitement de sa famille. Jusqu’à l’irréparable."

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Pas vraiment un "polar" mais plutôt un roman noir tout à fait remarquable à l'écriture précise, acérée...
Une histoire sombre, oppressante..
Des personnages forts, attachants, émouvants,
Prisonniers d'une vie qui ne leur plaît pas.
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Extraits :
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"Manuel lève la tête et tend son regard vers les murs. Endetté jusqu’au cou mais propriétaire de sa maison en carton-pâte, de sa maison au crépi rose dans le lotissement social construit par une mairie vaguement socialiste, dans les années 80. Seulement il doit encore tellement de fric à son beau-père que c’est pas vraiment comme si elle était à lui. C’est plutôt comme si elle était à sa femme, la maison. Quant il y pense un peu trop, il a l’impression qu’on lui a coupé les couilles à la faucille. Et maintenant sa fille, comme s’il était incapable de la surveiller. Au grand jeu de la vie, lui non plus n’a pas écrit les règles. Le problème, c’est qu’il pensait le contraire."

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"Les filles avaient des atouts, comme au tarot, et on aurait pu croire que si elles jouaient les bonnes cartes au moment adéquat, il y avait moyen de gagner la partie. Mais aucune d’elles – ni Jo ni sa sœur Céline – n’ont jamais gagné aucune partie. C’était mort au départ, atout ou appât, elles pouvaient s’asseoir sur l’idée même du jeu, vu qu’elles n’avaient pas écrit les règles."
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"Il y avait déjà cette chose en elle, qu'elle faisait encore semblant d'ignorer : une conséquence logique, une logique froide qui veut que la misère n'engendre rien d'autre que la misère."
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"Ses contacts lui ont toujours dit pourtant : fais pas le malin, profil bas et ça ira bien. Faut pas changer les habitudes surtout dans un bled. Les gens aiment pas qu'on sorte des cases, ça leur rappelle qu'ils sont dedans."
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"… une réputation, ça te suit tellement fort que ça peut te transformer en ce que les autres veulent."
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"Et il se remémore les nuits d’avant, quand tout avait du sens, que l’avenir était à lui. Il y pense comme s’il s’agissait d’un autre, se regarde avoir été."
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Marion Brunet
née en 1976
Romancière
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Voir  Wikipedia

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LA TRAVIATA (1853) - Giuseppe VERDI (1813-1901) - MET Opéra (2018)

Revu sur "Stingray Classica" la représentation de "La Traviata" donnée au Met Opéra de New York le 15 décembre 2018 et diffusée en direct au cinéma...
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Cette seconde vision ne fait que confirmer la déception alors éprouvée...
Ci-après le billet rédigé à l'époque.

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Déception en dépit d'une distribution "haut de gamme" :
Traviata in Broadway !


Quelques réflexions seulement sur cette nouvelle production que je n'ai guère appréciée...
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Mise en scène sans force, banale, voire ridicule telle l'apparition à deux reprises de la soeur d'Alfredo :
lors de la belle scène entre Germont et Violetta et en robe de mariée (il faut oser le faire !) dans la chambre où la Traviata va bientôt mourir.
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Un décor unique modulable qui ressemble à une sorte de "bonbonnière" et des costumes aux couleurs criardes.
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La soprano allemande Diana Damrau est Violetta...
La voix est incontestablement belle.
Elle a été émouvante à certains moments mais il est regrettable qu'elle n'arrive pas (mal dirigée ?) à éliminer totalement les minauderies de son jeu scénique.
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L'excellent ténor péruvien Juan Diego Florez ne m'a pas paru totalement à l'aise en Alfredo : peut-être que le rôle ne correspond-t-il pas vraiment à sa tessiture vocale ?
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J'ai beaucoup apprécié l'excellente prestation du baryton américain Quinn Kelsey dans le rôle de Germont...
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Magistrale direction du (très sympathique) canadien Yannick Nézet-Séguin (le nouveau directeur musical du Met) justement ovationné...
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L'ensemble de l'orchestre a été associé aux saluts du rideau final...

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Un court extrait du fameux
"Libiamo.."


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Giuseppe Verdi (1813-1901)
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Voir WIKIPEDIA

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jeudi 22 octobre 2020

DIALOGUES DES CARMELITES (1957) - Francis POULENC (1899-1963) - MET Opéra (2019) -

Une chance de pouvoir revoir sur "Stingray Classica" la remarquable représentation des Dialogues des Carmèlites donnée au Met le 11 mai 2019 et diffusée en direct dans de nombreux cinémas...
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avec notamment au milieu d'une brillante distribution la mezzo soprano américaine Isabel Léonard dans le rôle de Blanche de la Force...

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Ci-après scène avec le ténor David Portillo (le Chevalier de la Force, son frère)...


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voir  ICI  compte rendu de la soirée du 11 mai 2019.

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mardi 20 octobre 2020

CHANTONS SOUS LA PLUIE (1952) - Stanley DONEN & Gene Kelly (Réalisation et Chorégraphie) - Etats-Unis - Diffusion sur FR5 (19.10.2020)

Apogée de la comédie musicale...
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5 / 5
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Synopsis :

"Don Lockwood et Lina Lemont forment le couple star du cinéma muet à Hollywood. Quand le premier film parlant sort, tous deux doivent s’accommoder et tournent leur premier film du genre. Si Don maîtrise l'exercice, la voix désagréable de Lina menace le duo. Kathy, une chanteuse, est engagée pour doubler la jeune femme mais celle-ci devient un obstacle entre Don et Lina ce qui n'est pas du goût de cette dernière."
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Chef-d'œuvre de la comédie musicale que l'on ne se lasse pas de revoir et revoir encore !
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Bande annonce :

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Images :
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Un trio virtuose (Donald O'Connor, Debbie Reynolds, Gene Kelly)...
I
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Gene Kelly...

I

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Scène mythique :



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dimanche 18 octobre 2020

LA NONNE SANGLANTE (1854) - Charles GOUNOD (1818-1893) - Opéra Comique 2018 - Enregistré sur A2 en avril 2020

Un opéra méconnu de Gounod créé en 1854...
Tombé dans l'oubli jusqu'à sa reprise en juin 2018 à l'Opéra comique où le public lui a réservé une véritable ovation !
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Un accueil chaleureux tout à fait mérité pour une telle représentation où tout est réussi : superbe partition, direction musicale, distribution, mise en scène...
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Présentation :



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En tête donc d'une excellente distribution Michael Spyres nous donne une formidable prestation dans le rôle principal de Rodolphe, jeune homme qui décide de braver son père et de défier ses ancêtres par amour pour Agnès la fille d'un clan rival...
Outre ses exceptionnelles qualités vocales, il faut noter la clarté de la diction française du ténor américain. 
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IMAGES :
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Vannina Santoni (Agnés), Michael Spyres (Rodolphe), Marion Lebègue (La Nonne)...


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Une Scène (Michael Spyres/Marion Lebègue) :




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samedi 17 octobre 2020

HUDSON RIVER (2001) - JOYCE CAROL OATES - Etats Unis - Poche n° 30573 et Points n° 4374

« Impossible de ne pas imaginer que les morts nous observent. Notre amour pour eux, une fine gaze chatoyante ondulant derrière nous. »
 (J.C. OATES)
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Présentation de l'éditeur :

"À Salthill-sur-Hudson, on roule en limousine et on cultive les orchidées. On est beau, on est riche et on vit hors du temps dans un enclos idyllique. Personne ne pouvait imaginer que la mort accidentelle d'Adam Berendt, le sculpteur aimé de la commune, allait faire basculer ce petit coin de paradis dans l'enfer. Sa disparition délie les langues et déchaîne les passions. Berendt était-il aussi inoffensif et retiré qu'il en avait l'air ? Un manège de personnages et de destins se met à tourner à folle allure, la comédie humaine est lancée..."

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Tout au début du récit, Adam Berendt meurt en sauvant une fillette de la noyade...
La nouvelle de sa disparition va déchaîner une véritable passion dans la petite ville où il était adulé, désiré, jalousé...
Mais qui était vraiment Adam ?
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Le roman, sous une habile forme de récit polyphonique, nous montre comment Adam fut lié aux différents personnages et comment, après sa mort, les existences de ces derniers vont se trouver bouleversées...
Une lecture passionnante en dépit de longueurs dans certains passages.
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Extraits...
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"Il est juste parti, madame. Il dirigeait un dépôt de bois ici, un poste à responsabilité pour un gosse qui avait à peine plus de vingt ans, mais on faisait pression sur lui, une fille peut-être, à moins qu'il n'en ait eu assez de vivre ici, tout simplement. Il avait une personnalité chaleureuse, vous savez. Même quand il ne disait pas grand chose, il vous écoutait et vous regardait avec cet œil unique, en vous donnant l'impression que c'était un moment spécial. Il savait vous rendre heureux, même quand il ne l'était pas lui-même, ce qui arrivait souvent. Alors, quand il parti, les gens l'ont regretté et certains se sont sentis blessés."
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"Car qu'étaient les livres sinon les plus vieux amis de Marina. Livres illustrés pour enfants et, plus tard, livres pour adultes, qui sont (pourrait-on soutenir, à la façon socratique d'Adam) d'astucieuses variantes des premiers, dans lesquels l'imagination prend l'habit due "réalisme". Marina aimait les livres, elle aimait leur odeur et leur contact, les éditions cartonnées aux couvertures glacées, les livres de poche de qualité, festonnés de bouts d'éloges enthousiastes pareils à de minuscules éclats de voix amies, presque inaudibles."
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"Quand il est lancé, un avocat ressemble à une scie circulaire : approchez-vous trop près de la lame tournoyante, et vous serez déchiqueté."
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"La mort ne fait pas ressortir ce qu'il y a de pire en nous, ni même même ce qu'il y a de meilleur, mais ce qu'il y a de tu, de secret ; on s'habitue aux surprises, qui ne sont pas toujours désagréables."
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"Pourquoi la richesse, la beauté, l' "ordre" nous semblent-ils plus superficiels que la pauvreté, la laideur, le désordre ; pourquoi l'esprit humain semble-t-il engourdi par les uns, rehaussé par les autres ? C'est forcément illogique ?"


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Joyce Carol Oates
née en 1938
Romancière, poètesse, nouvelliste, essayiste, dramaturge.
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Voir  wikipedia


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