dimanche 13 septembre 2020

Albert CAMUS - SA DERNIERE LETTRE A CASARES

 Depuis de nombreuses semaines la correspondance "Camus/Casarès" fait partie de mes lectures quotidiennes...
Voir ICI sur ce blog.
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J'arrive, avec regret, au terme de ce livre monumental (plus de 1400 pages)....
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Voici le texte de la dernière lettre adressée par Albert Camus à Maria Casarès le 30 décembre 1959 :


"Bon. Dernière lettre. Juste pour te dire que j’arrive mardi, par la route, remontant avec les Gallimard lundi (ils passent par ici vendredi). Je te téléphonerai à mon arrivée, mais on pourrait peut-être convenir déjà de dîner ensemble mardi. Disons en principe, pour faire la part des hasards de la route – et je te confirmerai le dîner au téléphone. Je t’envoie déjà une cargaison de tendres vœux, et que la vie rejaillisse en toi pendant toute l’année, te donnant le cher visage que j’aime depuis tant d’années (mais je l’aime soucieux aussi, et de toutes les manières). Je plie ton imperméable dans l’enveloppe et j’y joins tous les soleils du cœur.
A bientôt, ma superbe, je suis si content à l'idée  de te revoir que je ris en t'écrivant. J'ai fermé  mes dossiers et ne travaille plus (trop de famille et trop d'amis de la famille !).
Je n'ai donc plus de raisons de me priver de ton rire, et de nos soirées, ni de ma patrie. Je t'embrasse, je te serre contre moi jusqu'à mardi, où je recommencerai."
            A. " 


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Le 4 janvier 1960, Albert Camus prend la route pour Paris avec Michel Gallimard, son éditeur. Le jeune Prix Nobel s'assied à la place du mort. À 14 h 15, la voiture fait une brusque embardée sur la nationale 5 à la hauteur de Villeblevin et s'écrase contre un platane  L'écrivain est tué sur le coup, à l'âge de 47 ans.

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3 commentaires:

  1. J'ai été un fervent lecteur de Camus. Mais, je n'ai pas lu cette correspondance. Ce genre de "littérature" est toujours intéressant, car on y voit leurs auteurs dans leur quotidien, leur vie de tous les jours, mais aussi l'exposé en libéré de leurs idées et de leur thèses. Mais diable, 1400 pages, ce n'est pas rien !

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  2. Je connais bien Villeblevin. Mes parents avaient à l'époque
    une maison de campagne juste à côté, et je me souviens de la nouvelle de la mort de Camus,
    à côté de chez nous et de l'annonce de cette triste nouvelle
    par mon père, qui était un de ses grands admirateurs et lecteurs, et qui m'a transmis son intérêt.
    Je me souviens que la voiture conduite par Michel Gallimard était une Facel Vega...

    Quel style magnifique et touchant, et quelles vies exceptionnelles!
    Merci et amitiés

    JPS

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  3. Dois-je avouer que Camus m'est toujours tombé des mains -comme Malraux d'ailleurs ? Je suis bien conscient de passer sans doute "à côté d'un monument", mais rien n'y a fait. Ma dernière tentative, au début du confinement, s'est soldée par un nouvel échec. Je n'accroche sur rien, ni la forme ni le fonds. Tu vas sans doute me maudire.....

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