samedi 5 septembre 2020

LE VIEUX QUI LISAIT DES ROMANS D'AMOUR (1992) - Luis SEPULVEDA - Chili - Points n°70

Dans les entrailles de la forêt amazonienne...
Un inoubliable roman intense et attachant,
Une fable écologique,
Un hymne à la lecture...
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Présentation par l'éditeur :

"Antonio José Bolivar connaît les profondeurs de la forêt amazonienne et ses habitants, le noble peuple des Shuars. Lorsque les villageois d'El Idilio les accusent à tort du meurtre d'un chasseur blanc, le vieil homme se révolte. Obligé de quitter ses romans d'amour - seule échappatoire à la barbarie des hommes - pour chasser le vrai coupable, une panthère majestueuse,"
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Sepùlveda a dédié son livre à son ami Chico Mendes, militant syndicaliste brésilien, ardent défenseur de la forêt amazonienne.
Il fut assassiné, pour ses idéaux, sur ordre d'un riche propiétaire terrien.
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Découvert il y a pas mal d'années...
Je suis retombé, dès les toutes premières lignes, sous le charme de ce bref roman, que l'on dévore d'une traite !
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Extraits :
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"Il était condamné à rester avec ses souvenirs pour seule compagnie. Il voulait se venger de cette région maudite, de cet enfer vert qui lui avait pris son amour et ses rêves.  Il rêvait d'un grand feu qui transformait l'Amazonie entière en brasier."
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"Antonio José Bolivar essayait de mettre des limites à l'action des colons qui détruisaient la forêt pour édifier cette oeuvre maîtresse  de l'homme civilisé : le désert"
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"Les colons, attirés par de nouvelles promesses d'élevage et de déboisement, se faisaient plus nombreux. Ils apportaient aussi l'alcool dépourvu de tout rituel et, par-là, la dégénérescence des plus faibles."

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"Il savait lire. Ce fut la découverte la plus importante de sa vie. Il savait lire. Il possédait l'antidote contre le redoutable venin de la vieillesse. Il savait lire. Mais il n'avait rien à lire." 

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"Il lisait lentement en épelant les syllabes, les murmurant à mi-voix comme s'il les dégustait, et, quand il avait maîtrisé le mot entier, il le répétait d'un trait. Puis il faisait la même chose avec la phrase complète, et c'est ainsi qu'il s'appropriait les sentiments et les idées que contenaient les pages.

Quand un passage lui plaisait particulièrement, il le répétait autant de fois qu'il l'estimait neçessaire pour decouvrir combien le langage humain pouvait aussi être beau."

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"Antonio José Bolivar ôta son dentier, le rangea dans son mouchoir et sans cesser de maudire le gringo, responsable de la tragédie, le maire, les chercheurs d’or, tous ceux qui souillaient la virginité de son Amazonie, il coupa une grosse branche d’un coup de machette, s’y appuya, et prit la direction d’El Idilio, de sa cabane et de ses romans qui parlaient d’amour avec des mots si beaux que, parfois, ils lui faisaient oublier la barbarie des hommes. "


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A voir ICI  l'article du Promeneur du 68.

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Luis Sepùlveda
né au Chili en 1949
mort en Espagne, des suites du covid-19, le 16 avril 2020
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Voir ICI sur Wikipedia

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3 commentaires:

  1. Je ne le jurerais pas, mais il me semble avoir vu un film racontant une histoire semblable. Je n'ai pas lu le livre. Faudrait. A lire ce que tu en dis. Florentin

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    1. Tu as raison ! Je viens de vérifier : un film australien (que je ne connais pas) sorti en 2001

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  2. Très joli livre en effet !!

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