vendredi 11 octobre 2013

LA GUERRE ET LA PAIX ou GUERRE ET PAIX (1869) - Léon TOLSTOÏ (1828-1910) - Russie - (livre numérique)

Il m'a fallu pas moins de quatre semaines pour venir à bout de cet énorme "pavé"...
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Je ne vais évidemment pas me lancer dans une (périlleuse) analyse...
mais simplement dire que j'ai été complètement subjugué par la lecture de ce monument de la littérature russe (même si les considérations philosophiques m'ont paru parfois un peu longues)
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Quelques extraits :
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"...Il n'y avait rien entre l'ennemi et eux, rien que cette distance pleine de terreur et d'inconnu, cette distance entre les vivants et les morts que chacun sentait instinctivement, en se demandant avec émotion s'il la franchirait sain et sauf !..."
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"Elle s'étonnait de l'aveuglement de ceux qui cherchent sur la terre la satisfaction de leurs désirs, de ceux qui souffrent, qui travaillent, qui luttent, qui se font mutuellement du mal à la poursuite de ce mirage insaisissable, imaginaire et plein de tentations coupables qu'on appelle le bonheur !"
(Princesse Marie)
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"Pierre se souvenait parfois d'avoir entendu raconter que les soldats exposés au feu de l'ennemi dans les retranchements s'ingéniaient à se créer une occupation quelconque afin d'oublier le danger. Il se disait que chacun faisait de même, que chacun, ayant peur de la vie, tâchait, comme ces soldats, de l'oublier, les uns avec l'ambition, la politique, le service de l'Etat, les autres avec les femmes, le jeu, le vin, les chevaux et la chasse : '''Donc, concluait-il, rien n'est puéril, et rien n'est important !...tout revient au même, tachons seulement de nous soustraire à l'implacable réalité, et de ne jamais nous rencontrer face à face avec elle !'''
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"...Tant que l'homme redoute la mort, l'homme est un esclave...Celui qui ne la craint pas domine tout...Si la souffrance n'existait pas, l'homme ne connaîtrait pas de limites à sa volonté et ne se connaîtrait pas lui-même..."
(Pierre)
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"À Pétersbourg, ainsi que dans les gouvernements du centre, tous, miliciens et dames, pleuraient sur le sort de la Russie et de la capitale, et ne parlaient que de sacrifices et de dévouement ; l'armée qui se repliait au delà de Moscou, ne songeait ni à ce qu'elle abandonnait , ni à l'incendie qu'elle laissait derrière elle, et encore moins à se venger des Français ; elle pensait au trimestre de la solde, à l'étape prochaine, à Matrechka la vivandière, et ainsi de suite..."
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"...c'est qu'il n'y a rien d'irrémédiable dans ce monde, et que, de même que l'homme n'est jamais complètement heureux et indépendant, de même il n'est jamais complètement malheureux et esclave. Il comprit que la souffrance a ses limites comme la liberté, et que ces limites se touchent : que l'homme couché sur un lit de feuilles de roses, dont une seule est repliée, souffre autant que celui qui, s'endormant sur la terre humide, sent le froid le gagner ; que lui-même avait tout autant souffert autrefois avec des souliers de bal trop étroits, qu'aujourd'hui avec les pieds nus et endoloris. Il comprit enfin que, lorsqu'il avait cru épouser sa femme de sa propre volonté, il était aussi peu libre qu'à cette heure, où on l'avait enfermé, pour toute la nuit, dans une écurie !"
(Pierre)
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Léon Tolstoï...
voir également Anna Karenine
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Guerre et paix a été adapté, à plusieurs reprises, au cinéma, à la télévision et même à l'opéra :
Le "Guerre et Paix" de King Vidor (1956), en dépit de ses qualités, n'est qu'un habile survol de l'œuvre.
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Celui de Sergueï Bondartchouk (1967) d'une durée de près de 7 heures est, dit-on, excellent : à découvrir donc (il existe un DVD)....
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Sergueï Prokofiev (1891-1953)
a composé, en 1942, un opéra (livret et musique) qui a été créé, en 1946, à Saint-Pétersbourg...
L'œuvre a été donnée à Paris, notamment en 2000, à l'Opéra Bastille sous la direction de Gary Bertini, dans une production fastueuse de Francesca Zambello...
 
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2 commentaires:

  1. Une connaisseur des méandres de l'âme humaine, ce Tolstoï ! Dans le format épopée interminable, j'ai lu "La chronique des Pasquier" de Jean Duhamel. Dix volumes ! Mais, quand on aime on ne compte pas ! Pour l'heure, je suis plongé dans un bouquin de Le Clézio. Un autre genre. Bon week-end. Pour ce qui me concerne, je me suis inscrit pour une rando pédestre. Pourvu qu'il ne pleuve pas ! A plus. Florentin.

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  2. Pour l'instant, me suis limité, dans les sagas russes, à celles de Troyat. Et, de Tolstoi, n'ai eu le courage que de la Sonate à Kreutzer ! Par contre je ne connais pas du tout l'opéra de Prokofiev, je crains qu'il ne soit pas très agréable à écouter (même si, sur scène, ils peuvent offrir un beau spectacle). Bon week end

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