jeudi 16 juillet 2015

LOIN DE LA FOULE DECHAÎNEE (1874) - Thomas HARDY - Angleterre - ArchiPoche (mai 2015)

Le beau film de Vinterberg (voir ICI )
ne pouvait qu'inciter à lire le roman de Thomas Hardy...

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Thomas Hardy a tiré le titre (et l'esprit) de son roman d'un texte "L'élégie écrite dans un cimetière de campagne" du poète anglais Thomas Gray (1776-1771) :
"Loin des viles intrigues de la foule déchaînée, leurs modestes vœux n'apprirent point à s'égarer ; et dans le vallon tranquille et retiré de la vie, ils suivirent sans bruit la route qui leur était tracée."
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Loin de la foule déchaînée donc...
C'est avec joie que l'on retrouve dans le livre, outre la délicieuse campagne anglaise, Bathsheba et ses trois prétendants.
On admire l'héroïne, une belle jeune femme très moderne pour l'époque : volontaire, indépendante...
On s'attache particulièrement à Gabriel, le berger émouvant, sérieux, fidèle, qui aime sans attendre de retour...
Outre William le riche propriétaire et Francis le fringant sergent, de nombreux personnages les côtoient, quelquefois tragiques (Fanny) mais aussi pittoresques et droles.
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L'atmosphère du livre, plus débridée, est assez différente de celle du film de Vinterberg qui a opté (mais avec talent) pour une certaine austérité.
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Deux extraits :
 
"Puis il se remit à contempler le ciel, non plus en calculateur, mais cette fois en homme qui sent le charme et la poésie de la vie de berger et sait apprécier le spectacle merveilleux et grandiose qui s'offre à lui.
Le sentiment de la solitude qui l'enveloppait, l'absence de tout ce qui révèle ordinairement la présence de l'homme, cette impression s'empara de tout son être. Formes humaines, troubles, joies, tristesses, tout avait disparu ou, du moins, s'était perdu dans le lointain, loin, bien loin, comme le soleil, sur un autre hémisphère !"
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"Leur mutuel attachement n'était autre que cette affection profonde qui naît, hélas ! trop rarement, lorsque le hasard a mis en présence, sous le jour le moins favorable, deux êtres qui, seulement plus tard, révèlent leurs grandes qualités. Cette bonne camaraderie qui résulte de la poursuite d'un but commun, est malheureusement peu fréquente à côté de l'amour : homme et femme veulent bien s'associer dans le plaisir, mais non pas dans la peine. Cependant, quand des circonstances fortuites permettent son développement, ce double sentiment est le seul amour qui soit aussi fort que la mort, l'amour que rien ne peut ébranler ni amoindrir, à côté duquel toute autre passion de ce nom n'est que vaine fumée."
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Thomas Hardy
(1840-1928)
voir ICI
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Son œuvre a été souvent adaptée au cinéma, notamment :
Tess d'Uberville par Roman Polanski (1979)
et
Jude l'Obscur par Michael Winterbottom (1996)
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2 commentaires:

  1. Je viens de finir Tess, c'est un très beau roman, riche, émouvant, bien construit, avec un message politique et social (droits des femmes, nuisances des religions) très moderne pour l'épqoue, et malheureusement toujours d'actualité. Le style est parfois un peu maniéré mais j'ai beaucoup aimé.
    Bon week-end
    JF

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  2. Tess le film me parle (je n'ai pas lu le roman) mais je te remercie Jean-claude pour la traduction de Nessun Dorma!
    J'avais compris le propos de Puccini ayant assisté à ce chef d'oeuvre aux chorégies d'orange bien avant d'avoir lu le livret (c'est peut-être du à mon ascendance Italienne et à mes années de latin au collège)
    Amitiés cinématographiques et musicales
    marc nesci

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