vendredi 6 novembre 2015

LES 100 MOTS DE PROUST (2013) - Michel ERMAN - France - Que sais-je ? n°3989 - PUF

 ***

Première approche à la lecture de la Recherche
ou
Simple "piqûre de rappel" ?
-
---
Une sorte de promenade que j'ai trouvée passionnante dans l'univers proustien à partir de 100 mots clés : d'Albertine à Voyeurisme en passant par Cabourg-Balbec, Culpabilié, Guermantes, Guerre, Jalousie, Musique, Peintres italiens, Personnages, Phrase, Snobisme, Swann, Verdurin....
Promenade qui nous permet également de mieux connaître l'homme que fut Proust.
-
Ainsi que le précise Michel Erman :
"Evoquer Proust et La Recherche en 100 mots, c'est entrer dans un roman qui, des drames de l'enfance aux vanités du jeu mondain, raconte l'histoire d'une vocation d'écrivain à travers les espoirs et les énigmes de la vie, et c'est découvrir des personnages et des lieux à la fois réels et imaginaires...."
---
 
---
Je ne sais si la lecture de ce petit ouvrage peut donner envie de "s'attaquer" à ce monument de la littérature française,
Mais il est certain qu'il me donne envie de replonger dans ce monde proustien si particulier et qui touche pourtant à l'universel...
---
-
Extraits :
"...Proust écrivit, un soir de juillet 1909, à sa propre cuisinière ces mots fort qui rapprochent accommodement culinaire et composition romanesque, texture de l'aliment et tissage du texte : < Je voudrais que mon style soit aussi brillant, aussi clair, aussi solide que votre gelée, que mes idées soient aussi savoureuses que vos carottes et aussi nourrissantes et fraîches que votre viande >"
-
"...les Guermantes représentent un idéal. Toutefois lorsque l'on interrogeait Proust sur ses personnages, il signifiait qu'à ses yeux bien des membres du monde aristocratique possédaient fort peu de noblesse et n'étaient que des êtres vulgaires et grotesques."
-

Sur la guerre de 1914-1918 :
"Il aura des évènements une conscience tragique, mû par sa compassion naturelle et affecté par le remords de n'être pas mobilisé, puisqu'il déclare, un jour, à l'une de ses correspondantes : < Je pleure la mort de tout le monde, même des gens que je n'ai jamais vus. >"
-
"Si l'acte charnel est généralement seulement suggéré dans la Recherche, le roman met clairement en scène des personnages aux mœurs qui s'adonnent aux plaisirs de la chair. Du donjuanisme à la transgression, plusieurs aspects de l'érotisme Belle Epoque se trouvent évoqués."
-
"Toute l'œuvre de Proust témoigne de l'immense intérêt que celui-ci portait aux peintres de la Renaissance italienne des XIV° et XV° siècles ; les références à leurs œuvres concourent à construire l'univers de la Recherche."
-
"Contrairement aux idées reçues, Proust n'était pas un conservateur, mais un républicain convaincu, il fut aussi un ardent dreyfusard, souvent en accord avec les choix politiques de Clémenceau, voire, dans les dernières années du XIX° siècle avec ceux de Jaurès."
-

"M. et Mme Verdurin sont des bourgeois très aisés qui vont peu à peu, grâce à leur salon qui fonctionne comme un clan, gravir les différents degrés de l'échelle sociale. Le souci d'accumulation des biens n'est pas le leur : on n'a pas affaire à une bourgeoisie d'argent, mais à une bourgeoisie qu'il faudrait qualifier d' tant leur salon va devenir un lieu de reconnaissance artistique et politique. Ils sont cultivés mais aussi prétentieux et, parfois, vulgaires."
***
*



 
 
 
*
***
*
Michel Erman
Philosophe
Professeur de linguistique à l'Université de Bourgogne
-
Spécialiste de Proust, il est l'auteur de :
Marcel Proust (Fayard 1994 et réédition La Table Ronde 2013)
Le Bottin proustien. Qui est dans la "Recherche" ? (La Table Ronde 2010)
Le Bottin des lieux proustiens (La Table Ronde 2011)
---
Il a également publié :
Eloge de la vengeance (PUF 2012)
Essai sur la cruauté (PUF 2009)
*
***
*

2 commentaires:

  1. Je ne suis pas assez bon connaisseur de l'oeuvre de Proust pour juger. Je n'ai lu de lui qur son romen "Un amour de Swann". Et j'ai décidé que ce serait le dernier. C'est quelqu'un qui est vraiment difficile à lire, voire fatiguant. Non pas dans son argument, mais dans la forme. Je me souviens avoir lu un paragraphe qui faisait 7 pages ! Mais, je ne doute pas que ce soit un auteur génial. Bon week-end. Ici, c'est flotte. Pas drôle ! Florentin

    RépondreSupprimer
  2. A lire de concert avec le joli petit livre d'Antoine Compagnon.....

    RépondreSupprimer