jeudi 16 février 2017

CE QUI DESIRAIT ARRIVER - Leonardo PADURA - Cuba - Editions Métailié (2016)

Leonardo Padura, le très grand écrivain cubain, peu connu en France..
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Un plaisir immense de découvrir ce recueil qui rassemble treize nouvelles écrites entre 1985 et 2009, dans le style remarquable qui est celui de l'auteur (excellente traduction de Elena Zayas) ...
Ces nouvelles, qui sont souvent, ainsi que le déclare un des personnages,
"un voyage vers la mélancolie",
brossent un portrait passionnant, émouvant et amer de la société cubaine.
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Présentation de l'ouvrage par l'éditeur :
"En quelques mots, on y est. Cuba, La Havane, comme un regret sans fond, comme la musique d’'un vieux boléro. Un doigt de rhum Carta Blanca (quand il en reste), soleil de plomb, solitude. Magie des décors qui n’'ont pas besoin de description, ou si peu.
Les héros de Padura sont des tendres ; ils se heurtent à la société, au destin, au temps qui passe ; à ce désir qu’'ont les choses, souvent, d’'arriver contre notre gré, sans nous consulter. Ainsi, les toits qui s'’effondrent, les pénuries de rhum, le départ intempestif d’'êtres aimés.
On trouve de tout dans ce recueil de nouvelles, amours bêtement gâchées, soldat en fin de mission à Luanda, archange noir, nuits torrides, jeunes gens désœuvrés, fonctionnaires désabusés, souvenirs cuisants...…
On trouve surtout le sel des romans de Leonardo Padura, sa marque de fabrique : l'’humanité qui irradie à chaque ligne, la nostalgie des vies qu’'on ne vit pas, et l’'art suprême de nous plonger dans une île qu’'on emporte toujours avec soi."
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Quelques extraits :
 
" - Comment ça s'est passé pour toi en Angola ?
- Tu sais...c'est une guerre. Mais le pire ce sont les souvenirs. Les gens passent leur vie à se rappeler Cuba et à faire des projets pour le jour où ils rentreront."
(Au fil du temps - 1985)
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"...Mon unique désir était de me saouler à mort pendant les sept derniers jours de cette année de merde, pour voir si la prochaine commencerait d'un meilleur pied et, au passage, pour ne pas avoir à rencontrer tous ces gens aussi mal barrés que moi, qui, malgré la faim, les coupures de courant, les maladies et la misère de cette année épouvantable, s'obstinaient à la terminer en faisant la fête, comme si elle le méritait et eux aussi."
(De la neige à Noël - 1990)

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"... il voyait les hommes accroupis, mâchonnant des herbes, qui observaient eux aussi ces femmes fanées en train de faire bouillir sur un feu de bois le yucca et le poisson pour le funche, tout en allaitant des enfants morveux et apathiques qui ne connaîtraient peut-être jamais l’existence du mot bonheur. Cette pensée l’obsédait aussi quand il parcourait les rues de Luanda, esquivant les tas d’ordures à tous les coins de rues, se retournant sur le passage des innombrables mutilés d’une guerre interminable et bien réelle qui l’obligeaient à se demander pourquoi, putain, il y avait des gens condamnés à vivre ainsi, tandis que lui, justement lui, il pouvait déambuler, sans rien attendre mais sans souffrir de la faim, dans cette ville malade et inhospitalière qui ne se livrait pas à lui, qui ne se laissait pas comprendre et dont il ne parvenait pas à imaginer le destin final."
(La Porte d'Alcalà - 1991)

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Leonardo Padura Fuentes
né à La Havane en 1955
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Ses précédentes publications en France :
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Hérétiques (2014) - voir ICI
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L'homme qui aimait les chiens (2011) - ICI
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L'écrivain réside toujours à La Havane dans le quartier populaire de Mantilla...
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(devant sa maison sur la photo de droite)

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Lors d'un passage à La Havane, en janvier 2012, nous nous sommes rendus à son domicile dans l'espoir de le rencontrer, malheureusement il était absent...
Néanmoins, grâce à la gentillesse de ses parents, nous avons pu avoir une dédicace d'un de ses livres La novela de mi vida (paru en France sous le titre "Le Palmier et l'Etoile") :
voir -----) ICI
 
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2 commentaires:

  1. Salut JC,ma sœur Cathy qui enseigne det habite en Californie le connait mais moi non ,merci de nous l'avoir fait découvrir ,regarde ce que j'ai mis comme com chez Florentin ce jour du 18/Février et tu as un poème chez moi!
    Amitiés
    marc

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  2. Salut l'ami ! Je ne connais pas cet auteur. Mais bon,leur liste est tellement nombreuse qu'on ne peut les visiter tous. Je note et je vais acheter. Tu es de bon conseil: tu m'as fait connaître James Lee Burke, par exemple, et je m'en suis procuré une demi-douzaine de romans ... Bon week-ednd. Florentin

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