lundi 5 mars 2012

ARMADALE (1866) - W. Wilkie COLLINS - Angleterre

De Collins j'avais lu et beaucoup aimé "Pierre de Lune" et "Basil", mais devant un pavé de 800 pages, il y avait de quoi hésiter !
Je me suis tout de même lancé et en quelques jours j'ai dévoré ce roman qui m'a absolument enthousiasmé.
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Armadale est d'abord paru en feuilleton entre 1864 et 1866...
Je plains les lecteurs de l'époque : comment ne sont-ils pas morts d'impatience devant un "suspense" aussi étonnant ?
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Allan Armadale est le nom que portent deux jeunes hommes : l'un sait, l'autre ignore qu'il à un homonyme...
Le père de l'un a tué le père de l'autre : l'un le sait, l'autre l'ignore...
Un femme diabolique, Miss Lydia Gwilt, mène la danse : elle courra à sa perte le jour où... elle éprouvera un sentiment humain...
Une multitude d'autres personnages, tous merveilleusement campés...
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Dés les premières pages un suspense en eaux troubles s'installe : c'est une succession, à un rythme effréné, de péripéties toutes plus inattendues les unes que les autres.
La composition du livre est également remarquable : l'auteur utilise à la fois la narration classique, le journal intime, le roman épistolaire et il passe de l'une à l'autre de ses formes avec une virtuosité qui ajoute encore au suspense...
J'allais oublier que le tout est saupoudré d'humour...
Bref pour moi un chef-d'oeuvre !
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EXTRAITS
"...ses dents blanches...disaient franchement aux yeux investigateurs : '''Nous passons nos nuits sur sa table, et nos jours dans sa bouche. '''
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"Quand vous dites non à une femme, monsieur, dites-le toujours en un seul mot. Si vous lui donnez des raisons, elle croit invariablement que vous voulez lui dire oui."
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"J'ai remarqué que la religion de certaines personnes commence quand elles ouvrent leur livre de prières à onze heures, le dimanche matin, et finit quand elles le ferment, à une heure, le même jour..."
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William Wilkie Collins
(1824-1889)
Romancier, dramaturge...
Contemporain et excellent ami de Charles Dickens : ils ont écrit ensemble un roman ("L'Abime")
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Henry James
était un admirateur de Collins :
 "A Wilkie Collins revient le mérite d'avoir introduit dans l'espace romanesque les plus mystérieux des mystères : ceux qui se cachent derrière nos propres portes."
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Parmi une trentaine de romans...
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2 commentaires:

  1. Je ne connais pas du tout.Il ne m'étonne pas que ce roman soit bourré de multiples suspens. L'art du feuilleton, c'est justement de maintenir le lecteur en haleine. Pour ne pas qu'il aille acheter le journal d'à côté ! En tout cas tu as marché, puisque tu as dévoré ce livre en moins de deux. 800 pages ! Sans motif particulier, je prends la fuite ! D'autant qu'en général, ces 800 pages peuvent être condensées en 400. Ce qui n'est déjà pas mal ! Je viens, par exemple, de lire le dernier Goncourt (L'art français de la guerre)qui s'étale sur 630 pages : le livre en aurait eu 200 de moins, ç'aurait été plus nerveux, moins répétitif ... Les auteurs ont, à mon sens, tort de faire de la page. Mais, ceci est une autre histoire, je m'éloigne ...

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  2. S'éloigner d'accord, j'ai failli le faire.....Mais surtout pas de condensé d'une telle oeuvre : pourquoi abréger son plaisir ?
    Cordialement

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