dimanche 10 août 2014

JOE (1991) - Larry BROWN - Etats-Unis - Du FILM au LIVRE....

De l'utilité du Cinéma !
Le beau film de David Gordon Green (voir ---> ICI )  m'a permis de découvrir le livre de Larry Brown à l'origine du scénario...
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Un formidable roman noir d'un auteur dont je n'avais jamais entendu parler...
Une étonnante fresque sociale de l'Amérique miséreuse...
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Dans un patelin perdu du Mississipi deux êtres vont se croiser :
Joe, un adulte paumé, épris de liberté, ancien taulard, alcoolique, brutal, joueur, coureur de femmes...
et
Gary, un adolescent qui vit dans une famille à la dérive de pauvres blancs, maltraité par son père, analphabète, ignorant même sa date de naissance...
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Qu'adviendra-t-il de cette rencontre, de cette amitié ?
Pourront-ils s'aider l'un l'autre ?
Désastre
  ou
 Espoir d'une Rédemption ?
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Brutalité et émotion se succèdent dans ce grand roman remarquablement écrit.
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EXTRAITS
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<< Joe se leva de bonne heure , émergeant d'une suite de cauchemars faits de coups de feu, de queues de billard brandies et balancées en pleine figure, de Noirs furtifs aux yeux voilés de blanc qui rôdaient, armés de couteaux, ou encore se glissaient derrière lui en catimini pour lui prendre son argent et sa vie....>>
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<< On peut pas vivre vingt ans avec quelqu'un sans le connaître, comme moi je la connais. Elle va tout le temps à l'église et moi jamais. Elle aime pas être avec des gens qui boivent, elle aime même pas sentir l'odeur de l'alcool. Moi je bois, et j'aime ça. C'est tout. Si t'es obligé de te disputer avec quelqu'un jour après jour, tu finis par en avoir marre de vivre avec lui. >>
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<< Dans la campagne, par les nuits sans lune, rôdait parfois un indigent, un rebut recyclé dont le regard scrutait l'obscurité, dont l'odorat triait les senteurs éparpillées, qui marchait le long de creux profonds et de fossés remplis d'eau puante....De ses yeux aux paupières étirées qui, durant le jour, cherchaient à se protéger du soleil, il repairait des trésors partout sur les terres. Avec lui, rien de ce qui n'était pas enfermé ne se trouvait en sécurité, lui qui pouvait s'accroupir sur la route, parler au chiens, apaiser leurs grognements et tous les faire taire, tous sauf un... >>
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<< ...Ecoute bien ce que je te dis. Quand on est pauvre, on n'a pas la plus petite chance devant la loi. Pourquoi n'importe quel fumier de riche fait n'importe quoi et s'en tire ? Et le pauvre type va en taule ? A cause de l'argent. Le riche connaît le juge, ils jouent au golf et ils chient ensemble. Putain, suffit d'aller boire un ou deux verres au country club... >>
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<< Il mit la radio en sourdine. La musique était réconfortante, une chanson douce et grave chantée par une femme à la voix déchirante. Il avait de nombreux projets, s'acheter des vêtements neufs, laver le pick-up, emmener régulièrement sa mère et sa soeur à l'épicerie. Plus besoin de marcher jusque chez John Coleman. Il n'aurait qu'à prendre son camion pour y aller, il pourrait s'offrir une boisson fraîche quand il en aurait envie. Et pour sa petite soeur, une glace qui n'aurait pas le temps de fondre. >>
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Larry Brown
né en 1951 dans le Mississipi
où il a vécu.
Passionné de pêche, de chasse et de lecture...
Il est venu assez tard à la littérature, après avoir exercé pendant 17 ans différents métiers : bûcheron, charpentier, peintre en batiments, droguiste, pompier...
Il est mort en 2004.
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Un auteur à découvrir donc !
Il a écrit notamment :
Sale Boulot (1989)
Père et Fils (1996)
Fay (2000)
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"Larry Brown connaissait par coeur les forêts du Mississipi, les coins sauvages près du fleuve, les petites villes où l'on se bat pour une bière fraîche et quelques jours de travail de plus. Ses romans noirs demeurent parmi les plus beaux de la littérature américaine, tant il évoque une humanité perdue, des hommes qui n'en finissent pas d'expier leurs fautes, des salauds majuscules."
(Christine Ferniot)


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1 commentaire:

  1. Je ne connaissais ni le film ni l'écrivain. Le style est puissant.
    Bon dimanche
    JeF

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