dimanche 14 juin 2015

LA PREFACE DU NEGRE - Cinq nouvelles de Kamel DAOUD - Algérie - Babel Actes Sud (février 2015)


A travers les personnages de ces cinq nouvelles Kamel Daoud nous dresse, dans un style  très fort, un portrait sévère de l'Algérie actuelle...
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Des personnages mal à l'aise dans un pays qui semble avoir du mal à croire à son destin...
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L'ami d'Athènes :
"Les autres coureurs de fonds couraient plus vite et moi je voyais le choses qui empêchent tout Algérien de courir avec ardeur dans le monde ; lui-même, la certitude que cela ne sert à rien, l'évidence que ceux qui ont couru l'ont fait le premier jour de l'Indépendance en 1962, à une époque où l'histoire ressemblait à des films de cinéma si rapides que même ceux qui n'avaient rien à faire ou n'avaient rien fait du tout semblaient courir vers une arrivée..."
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Le Minotaure 504 :
"Tous les gens des douars sont naïfs : ils croient qu'Alger existe alors que c'est un grand panneau routier qui vous indique les sorties de la ville mais jamais les entrées. Je me disais, je suis là, couché, affamé, loin de mon village, à défendre des gens et des généraux qui s'envoient des vierges, à défendre une ville prostituée qui couche avec des étrangers pendant que des gens comme moi meurent comme des moustiques affolés par une légende."
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Gibril au Kérosène :
"Un vrai verset satanique que celui qui me trotte dans la tête : " Un Arabe est toujours plus célèbre lorsqu'il détourne un avion que lorsqu'il le fabrique ! " C'est ce que pense le monde qui sait qu'il n'y a que deux sortes de peuples: ceux qui ont appris à marcher dans le ciel et ceux que se font marcher dessus."
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La Préface du Nègre :
"J'avais, comme tous ceux de ma génération détesté ces anciens combattants mais, jusqu'à une date récente, je ne savais pas qu'ils avaient une odeur qui leur collait à la peau : celle de la mort qu'ils avaient ratée. On se sent toujours trahir la moitié de ce peuple lorsqu'on fréquente ces gens-là. Pire encore, on se sent écrasé, incapable, réduit à la figuration et, au final, sale de l'intérieur comme une tombe."
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L'Arabe et le vaste pays de Ô :
"....un Arabe n'aime pas la nudité, en veut presque à son corps et encore plus au corps de la femme, un Arabe peut occuper sa vie avec des prières et des ablutions et ne se promène jamais sans son dieu juché sur son dos, qui lui répète qu'il est son préféré et que le meilleur moyen de répandre la vérité est de la jeter au visage des autres comme une aveuglante poignée de sable."
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Kamel Daoud
Né en 1970
Journaliste au Quotidien d'Oran
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Le Goncourt du Premier roman lui a été décerné le 5 mai 2015 pour...
"Meursault, contre-enquête" : voir ICI
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 «La révolte, c’est ce qui me définit. Je ne suis pas militant, je suis quelqu’un qui défend sa liberté. Je ne comprends pas que quelqu’un puisse m’imposer sa manière de voir le monde ou l’au-delà. Je peux partager ma liberté, mais je ne peux pas la négocier et nul ne peut en disposer.»
(interview au journal Libération)
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2 commentaires:

  1. Ca fait plusieurs fois que je mets un com ,il disait que tu m'as donné envie de lire tous ces ouvrages (déjà vu chez Bunel (5)et que j'ai des envies de Menton Nice ,Corse ,Arrière pays Cannois ,vallée des Merveilles mais avec des gens authentiques du cru ou alors de personne comme toi féru de cinéma de littérature ,poésie ,musique et autre beautés de la vie
    Amitiés cinématographiques
    marc nesci

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  2. Les citations que tu as relevées donnent envie d'aller plus loin....
    Bon dimanche
    JF

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