Les "Humiliés et offensés" ont été les compagnons fidèles de mes moments de repos pendant mon séjour à Saint Pétersbourg...
Un contrepoint surprenant (le livre a pour toile de fond les milieux populaires de St Pétersbourg au 19° siècle) aux visites des palais, monuments, églises...de la superbe ville de Pierre le Grand...
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"Humiliés et Offensés" a été écrit par Dostoïevski à son retour du bagne de Sibérie...
Publié en feuilleton en 1961 dans la revue "Le Temps", cet ouvrage passionnant, à la fois mélodrame et drame social, est généralement considéré comme la première œuvre d'importance de l'auteur.
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Difficile de rendre compte d'une telle oeuvre où "transparaît la pitié désespérée de Dostoïevski pour l’Homme, son amour des petits de ce monde, son incroyable humanité..."
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Au milieu d'une foule de personnages remarquablement campés
Trois se détachent :
- VANIA,
le narrateur, un jeune écrivain sans succès, malade et solitaire (un peu comme Dostoïeski à l'époque de l'écrirure du livre). Il est le confident (et désespérément amoureux) de...
- NATACHA
qui a quitté sa famille par amour pour Aliocha, jeune homme candide et inconstant.
- NELLY,
la petite orpheline, recueillie par Vania, d'une fierté farouche est, pour moi, la plus déchirante des figures du roman.
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Les dernières lignes du livre tombent comme un couperet (Natacha s'adresse à Vania) :
"
"Natacha posa sur moi un long regard étrange.
"Natacha posa sur moi un long regard étrange.
Vania, me dit-elle, Vania, c’était un rêve, n’est-ce pas ?
– Qu’est-ce qui était un rêve ? lui demandai-je.
– Tout, me répondit-elle, toute cette année. Pourquoi ai-je détruit ton bonheur ?
Et dans ses yeux je lus :
« Nous aurions pu être heureux ensemble pour toujours !"
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Autres extraits :
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".... Tout le jour, j’avais parcouru la ville à la recherche d’un appartement... je me serais contenté d’une chambre, mais il fallait absolument qu’elle fût grande, et bien entendu en même temps le meilleur marché possible. J’ai remarqué que dans un appartement exigu les pensées même se trouvent à l’étroit. En méditant mes futures nouvelles, j’ai toujours aimé aller et venir dans ma chambre."
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"C'est étonnant ce que peut faire un rayon de soleil dans l'âme d'un homme !"
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"C'était une histoire sombre, une de ces histoires ténébreuses et poignantes qui se déroulent sous le lourd ciel de Pétersbourg, dans les rues obscures, tortueuses et cachées de l'immense cité, au milieu des effervescences étourdissantes de la vie, des égoïsmes stupides, des intérêts qui se heurtent, au milieu des dépravations et des crimes, au centre de cet enfer d'une vie absurde..."
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"S’il pouvait arriver (et ceci, d’ailleurs, étant donné la nature humaine, ne se fera jamais), s’il pouvait arriver que chacun d’entre nous découvrît toutes ses pensées intimes et qu’il le fît sans craindre d’exposer non seulement ce qu’il n’ose dire et ce qu’il ne dirait pour rien au monde à personne, non seulement ce qu’il n’ose dire à ses meilleurs amis, mais même ce que parfois il craint de s’avouer à soi-même, il se dégagerait de la terre une telle puanteur que nous en serions tous suffoqués. Voici, entre parenthèses, pourquoi nos conventions et nos convenances mondaines sont si précieuses. Elles ont un sens profond, non pas moral, je n’irai pas jusque-là, mais simplement préservateur, confortable, ce qui vaut encore mieux, puisque la moralité est au fond la même chose que le confort, je veux dire qu’elle a été inventée uniquement pour le confort."
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" Il est des natures, tendres et fines dans leur sensibilité, qui ont parfois comme une espèce d’entêtement, comme une espèce de refus pudique à s’exprimer et montrer leur tendresse, même à l’être qu’ils chérissent le plus, non seulement devant les autres mais aussi en tête à tête ; plus encore en tête à tête ; leurs caresses ne ne jaillissent que de loin en loin, et elles jaillissent encore plus chaleureuses, plus passionnées d’avoir été si longtemps retenues."
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Fédor Dostoïevski
(1821-1881)
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Sur cet immense écrivain qui a su évoquer avec génie toute la souffrance humaine voir ICI
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"Dostoïevski, le cœur le plus profond, la plus grande conscience du monde moderne"
(André Suarès)
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"Dostoïevski est la seule personne qui m'ait appris quelque chose en psychologie."
(Friedrich Nietzsche)
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Fédor Dostoïevski
(1821-1881)
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Sur cet immense écrivain qui a su évoquer avec génie toute la souffrance humaine voir ICI
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"Pour écrire bien, il faut souffrir, souffrir.."
(Dostoïevski)
-"Dostoïevski, le cœur le plus profond, la plus grande conscience du monde moderne"
(André Suarès)
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"Dostoïevski est la seule personne qui m'ait appris quelque chose en psychologie."
(Friedrich Nietzsche)
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Je ne comprends pas pourquoi je n'ai jamais lu un seul des romans de cet immense auteur. Faudrait que je combrele cette lacune !
RépondreSupprimerUne lacune (c'est toi qui le dit) bien facile à combler....
RépondreSupprimerSalut l'ami ! Je vais me faire payer un lecteur numérique à Noël. Mon petit-fils aîne en a acheté un et m'a fait l'article. Il y a, me suis entendu dire, la possibilité d'y entrer un tas de livres prestigieux, mais anciens. Comme sans doute ceux de Dostoïevski, par exemple. Oui, ici aussi, il pleut et ce depuis trois jours ! La poisse ! Florentin
RépondreSupprimerBravo ! Tu verras c'est pratique, même si on garde son amour pour les livres objet...je te confirme que c'est surtout intéressant pour les classiques (les prix sont dérisoires)...Ainsi j'ai de Dostoïevski : L'Idiot, Humiliés et offensés, Les Frères Karamazov....
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