Comme toujours c'est avec plaisir que je retrouve le sympathique inspecteur Dave Robicheaux pour sa 16ème enquête...
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Présentation de l'éditeur :
Présentation de l'éditeur :
"A l’été 2005, un terrifiant ouragan dévaste La Nouvelle-Orléans. Dave Robicheaux, envoyé en renfort, découvre un paysage d'apocalypse livré à l'anarchie et à la violence. Chacun y est prédateur ou proie. Dans ce contexte, le meurtre de deux jeunes noirs qui rôdaient dans un quartier riche ressemble à un lynchage raciste. Mais Dave Robicheaux soupçonne un règlement de comptes d'une autre nature..."
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Sur une intrigue policière fictive (j'allais dire presque secondaire...), ce remarquable roman est avant tout une oeuvre tragique dans l'évocation hallucinante qu'il nous donne de l'ouragan Katrina, évocation qui nous plonge dans un monde en complète déroute :
Impressionnant !
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Extraits :
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James Lee Burke
né en 1936 à Houston (Texas)
Impressionnant !
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Extraits :
"La Nouvelle-Orléans, c'était une chanson, pas une ville. Comme San-Francisco, elle n'appartenait pas à un Etat, elle appartenait à un peuple.
Quand Clete et moi faisions quelques pas sur Canal Street, il y avait de la musique partout. Sam Butera et Louis Prima jouaient dans le Carré. Au Preservation Hall, de vieux noirs exécutaient The Tin Roof Blues. Sur Magazine, des fanfares de funérailles faisaient trembler les vitrines. Quand le soleil se levait sur Jackson Square, la brume restait suspendue comme une barbe à papa dans les chênes derrière St. Louis Cathedral. L'aube sentait l'eau de mare, la pierre couverte de lichen, les fleurs qui ne fleurissent que la nuit, le café et les beignets du Café du Monde. Chaque jour était une fête, tout le monde était invité, et l'entrée était gratuite."
"Mais la Louisiane de ma jeunesse avait aussi un coté dur, un cote qu'il n'est pas toujours agréable de se rappeler. La majorité des gens était pauvres, et pendant des générations l'oligarchie qui gouvernait l'Etat a fait tout ce qui était en son pouvoir pour qu'ils le restent. Le Nègre était le bouc émissaire de nos problèmes, les syndicats, les agents des fauteurs de troubles venus du Nord. Avec l'apparition de l'intégration, tous les démagogues de l'État se sont acharnés à entretenir les feux de la peur et de la haine raciales. Nombreux furent leurs administrés à sauter sur l'occasion."
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"Le plus impressionnant, ce n'était pas les kilomètres de bâtiments privés de leurs toitures, les fenêtres arrachées ni les rues inondées de déchets flottants, ni les chênes verts qui avaient été projetés à travers le toit des maisons. Ce qui était impressionnant, c'était l'impuissance absolue de la ville. .....En une nuit, la totalité de la ville était, techniquement, revenue au Moyen-Âge. Mais, tandis que nous passions sous la chaussée surélevée et nous dirigions vers le Convention Center, j'ai vu une image qui ne me quittera jamais, et qui restera toujours emblématique de ce que j'ai vécu à La Nouvelle-Orléans, Louisiane, le 29 août de l'an de grâce 2005. Le corps d'un gros homme noir, à plat ventre, dansait sur l'eau contre un pilier. Ses vêtements étaient gonflés d'air, ses bras flottant à angle droit avec ses flancs. Dans notre sillage, une auréole sale d'écume jaune passait sur sa tête. Son corps est resté là au moins trois jours."
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"Tout écrivain, tout artiste qui a visité La Nouvelle-Orléans en est tombé amoureux. Si la ville était la Grande Putain de Babylone, peu de gens oubliaient son étreinte, ou la regrettaient. Quel était son avenir?
Je scrutais à travers mon pare-brise, et, partout, je voyais des arbres abattus, des lignes électriques et téléphoniques pendant aux poteaux, des feux de circulation éteints, des bâtiments éventrés et si endommagés que leurs propriétaires n'avaient pas pris la peine de clouer du contreplaqué sur les fenêtres arrachées. Le travail à effectuer était herculéen, et il était compliqué par un degré de malhonnêteté de la part des entreprises, et d'incompétence et de cynisme de la part du gouvernement, probablement sans équivalents en dehors du tiers-monde. Je n'étais pas certain que La Nouvelle-Orléans ait un avenir."
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James Lee Burke
né en 1936 à Houston (Texas)
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J'ai plusieurs Burke en réserve (sur ton conseil). Faudrait que j'en reprenne un ou deux en lecture.
RépondreSupprimerJ'apprécie beaucoup J L Burke! Il me manque un peu de temps en ce moment ;
RépondreSupprimerje note pour notre prochain voyage vers l'Arizona et la Californie en avril...et les longues heures en avion.
Pour moi, Robicheau sera à jamais avec le visage et le psychisme de Tommy Lee Jones...of course!
Je suis plongé dans "The Road" de Cormack McCarthy que je savoure à petites gorgées : extraordinaire!
Amitié
Jean-Paul S
Je viens de finir ce livre, que je trouve vraiment génial : une grande poésie,
RépondreSupprimerdans la description des ambiances de Louisiane (où je suis allé deux fois), une finesse de
description de la psychologie des personnages, une analyse
perspicace de la profondeur insondable de l'âme humaine...
Et toujours ce touchant Dave Robicheaux avec ses faiblesses, ses amitiés plus ou
moins louches...et une façon de construire ses scénarios qui vous tient en haleine jusqu'au bout...magnifique.
C'est son 3° livre que je lis, et je sens que cela ne sera pas le dernier.
Amitié
JPS