samedi 23 octobre 2010

LA COURSE À L'ABIME - Dominique FERNANDEZ - France


Passionnante évocation de la vie de Michelangelo Merisi (1571-1610) dit
IL CARAVAGGIO
Génie exceptionnel de la peinture...
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Il ne s'agit nullement d'une biographie (on connait peu de choses de la vie du Caravage) mais d'un roman : Dominique Fernandez, en partant notamment de ses toiles, a imaginé que le peintre lui-même nous racontait sa vie...
Le livre est brillant même s'il me semble accorder une place excessive, ce qui finit un peu par lasser, à la sexualité (supposée effrénée) du Caravage.
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Que savons nous de Caravage ?
"Mon corps, on ne l'a jamais retrouvé. Jeté dans la mer? Brûlé sur la plage? Mangé par les fourmis? Dévoré par les loups? Ravi par les aigles? Veillé et emporté par quelque âme pieuse? Enseveli en cachette puis oublié comme un chien? Les voyous que j'ai si souvent pour les peindre déguisés en anges sont-ils venus me chercher pour m'enlever au ciel?"
Ma mort n'ayant pas été moins mystérieuse que ma vie, l'énigme de ma destinée reste entière."
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Inventeur du clair-obscur :
"Personne avant moi n'avait utilisé la lumière comme personnage central d'une scène peinte. Je venais d'inventer le clair-obscur."
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Ses modèles :
"...Je choisis au Trastevere des portefaix entrainés à décharger des blocs de marbre...Je voulais expérimenter une manière nouvelle ; une peinture réaliste, populaire ; un art qui exprimerait les peines et les sueurs de la plèbe, pour l'opposer à l'idéal esthétique des Florentins."
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Dominique Fernandez né en 1929
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Un grand spécialiste de l'art baroque et de la culture italienne.
Elu à l'Académie Française en 2007
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Parmi ses ouvrages (une quarantaine) : Porporino ou les Mystères de Naples, Dans la main de l'ange, La perle et le croissant.
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Caravage est peut-être mon peintre préféré...
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L'extraordinaire lumière de ses tableaux, la force de leur remarquable composition, l'humanité de ses personnages...
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J'ai eu le bonheur de voir (et revoir) une trentaine de ses toiles : A Rome, à Malte, au Louvre...
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La spectaculaire et admirable "Décollation de St Jean Baptiste" de la Cathédrale de La Valette (1608 - 520 x 361 cm)

Cette toile est la seule signée du Caravage (avec le sang qui s'écoule de la blessure du Baptiste) : -
Détail du "Repos de la fuite en Egypte" (Rome - Galerie Doria Pamphilie) :
La Vierge assoupie...tellement humaine.

4 commentaires:

  1. C'est un livre que j'aimerai lire car je ne sais pas grand chose sur lui et les biographies même romancées, j'aime ! Amitié

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  2. Bravo pour votre post, qui rend un hommage mérité au beau livre de Dominique Fernandez et au génie du Caravage, qui, avec Vermeer et Matisse, dans des genres bien différents, sont mes peintres préférés.
    Tou à fait d'accord avec vous sur les limites de l'imaginaire de Fernandez, au bout d'un moment, on se demande si l'écrivain ne prête pas à son personnage ses propres obsessions, c'est excessif, lassant et n'apporte au fond rien d'interessant à la narration ; c'est d'ailleurs le cas dans tous ses livres, lesquels, au demeurant remarquablement documentés, n'ont pas besoin de ces développements libidineux incessants pour être de qualité. Ca devient du Roger Peyrefitte.

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  3. J'ai lu il y a longtemps Porporino (ou plutôt de longs extraits de ce livre fleuve). Je me souviens que le héros du livre était éléve dans une école de castrats et que l'histoire se déroulait dans une Naples décadente. On y rencontre même Casanova, alors devenu vieux. Le thème du roman va dans le sens de ce que tu dis, et Jef aussi, à propos de l'atmosphère sensuelle, voire sexuelle, des livres de Fernandez.

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  4. Je vais le noter pour essayer de le trouver. Pas facile de s'approvisionner à la campagne, il faut faire des kms pour trouver une bonne librairie. Amitié

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