mercredi 20 novembre 2013

TEMPS DU RÊVE & CHEMIN SOUS LA NEIGE - Henry BAUCHAU (1913-2012) - Belgique

A travers ces deux dernières publications un modeste hommage à ce grand écrivain :
Une oeuvre étonnante trop méconnue...
J'ai découvert Henry Bauchau, par hasard en feuilletant des livres dans une librairie, il y a seulement une dizaine d'années : depuis il ne m'a plus quitté...
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"Temps du rêve" a été écrit en 1933 et publié 3 ans plus tard sous un nom d'emprunt.
Dans ce court récit poétique et plein de fraîcheur Henry Bauchau nous conte un amour d'enfance...
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"Il est bien sûr que je n'écrirais plus ainsi maintenant. Mon écriture, par force, est devenue plus minimaliste. Mais est-ce seulement l'effet de l'âge qui m'a fait écrire mon dernier livre, l'Enfant rieur, en le dictant, ma main ne pouvant plus écrire ? C'est un fait de l'âge, c'est aussi le signe que nous n'écrivons que ce que le monde, dans son évolution, nous permet de dire."
(Bauchau - extrait de la préface à la nouvelle publication du livre en avril 2012)
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Après "Temps du rêve", c'est seulement en 1958 que sera publié "Géologie", un recueil de poèmes qui obtiendra le prix Max Jacob.
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"Chemin sous la neige"
publié en janvier 2013,
après la mort de l'auteur,
est la suite de "L'Enfant Rieur" : voir ICI 
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Extrait note de l'éditeur :
"Chemin sous la neige...est le livre auquel Henry Bauchau a travaillé, à la limite de ses forces, jusqu'aux jours qui ont précédé son décès. Perfectible mais essentiel par le témoignage qu'il contient, ce récit - de longue date prévu pour le centenaire de l'écrivain - lui donnait enfin l'occasion d'évoquer les épisodes les plus difficiles de son existence."
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Henri Bauchau évoque notamment :
- Son action en Belgique pendant la seconde guerre mondiale (les camps de volontaires du travail, leur dissolution, son entrée dans l'Armée secrète)...
- Son travail dans l'édition, l'enseignement...
- Sa psychanalyse avec Blanche Reverdon-Jouve qui va l'aider à découvrir sa vocation d'écrivain...
- Son amour pour Laure...
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EXTRAITS
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"C'était une loi de la République : on ne faisait alors pas de ramassage des enfants. Si dans un village il y avait ne fût-ce qu'un enfant en âge d'être scolarisé, on nommait une institutrice. Ainsi, j'ai eu une institutrice pour tous mes enfants jusqu'à l'âge de douze ans. Les enfants partaient le matin avec leur baluchon contenant leurs livres et cahiers, et de quoi permettre à leur institutrice de les faire manger à midi..."
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"A la fin de la deuxième séance, elle m'a dit : Ce mot , à propos du rêve, que je confondais encore avec la rêverie, a entraîné dés le lendemain un rêve dont j'ai retenu quelques bribes que je lui ai racontées. Après un certain temps, je ne savais plus si j'avais vraiment devant moi une femme réelle d'un certain âge, de petite taille, dont on voyait qu'elle avait dû être fort belle dans sa jeunesse. J'avais en face de moi une créature de rêve, une Sybille au regard très aigu et à la bouche dormante."
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"Quand je me remémore cette période qui va de 1945 à 1950, cela me parait étrange. Je ne me reconnais plus. L'étonnante confiance en moi qui avait ma force sans que je le sache jusque-là m'avait peu à peu quitté...
Comment cet homme qui s'effrayait de tout pouvait-il être le même que celui qui avait tenu sa place d'officier subalterne pendant la guerre puis de chef de groupe de combat dans la Résistance ? Oui, j'avais inspiré de la confiance à mes chefs et à mes hommes..."
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"J'étais bien un homme double : d'un côté réaliste et capable d'entreprises concrètes , de l'autre, rêveur et poétique préoccupé d'un Dieu que je ne pouvais ni rejeter ni reconnaître."
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Henry Bauchau
né à Malines (Belgique) en 1913
mort à Louveciennes en 2012
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Psychanalyste, romancier, poète, dramaturge, essayiste...
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Voir dans ce blog :
La Grande Muraille 
Jour après Jour

Déluge 
extrait lettre de Régis Lefort  (qui connaît parfaitement l'oeuvre de Bauchau).
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2 commentaires:

  1. Honte à moi : je ne connais pas Bauchau mais tes articles successifs m'ont bien donné envie de le découvrir.
    Dans un tout autre registre, vu hier le film de Guillaume Galliene, que j'ai trouvé excellent et je n'avais pas ri depuis si longtemps au cinéma.....
    Bon week-end également (je vais essayer de finir ma série Cocteau)

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  2. Un nom qui chante à mon oreille. J'avais l'impression d'avoir lu l'un de ses ouvrages. Eh bien non ! J'ai vérifié (je tiens registre de tout ce que j'ai lu). Peut-être est-ce à lire ton blog. Il faudra que je répare. Parce qu'il semble que ce soit quelqu'un qui en vaille la peine. Je vais me tuyauter plus longuement sur Internet. Bon dimanche. Demain, je Lutte. Pas sur le tapis : je me casserais. A la table de marque ...

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