lundi 8 juillet 2019

MARINA BELLEZZA (2013) - Silvia AVALLONE - Italie - J'ai lu n°11630

Une fois de plus, après "D'acier", la jeune écrivaine italienne frappe fort avec "Marina Bellezza"
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Présentation par l'éditeur :


"Il rêve de tout plaquer - famille et études - pour élever des vaches dans la ferme d'alpage de son grand-père. Elle court les télé-crochets dans l'espoir de devenir une star de la chanson. Andrea et Marina s'engagent dans des voies contraires... sans issues? Au cœur d'un no man's land aux confins de l'Italie, ils s'aiment depuis l'adolescence avec une fièvre qu'ils se promettent à chaque fois d'éteindre."

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Un portrait au scalpel de deux jeunes totalement désemparés mais qui tentent néanmoins de tracer leur chemin dans une société italienne en pleine crise...
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Un style fort, inventif, que l'on apprécie tout au long des 600 pages de ce remarquable roman "engagé et enragé".
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EXTRAITS :


"Pour Andréa Caucino, le secret, le caché, le non-dévoilé était le fondement naturel de la beauté, et le silence, la solitude en faisaient partie. Les animaux sauvages étaient beaux, beaux aussi les yeux ronds et brillants des vaches au museau levé qui vous regardent avec un étonnement muet; beau cet endroit inconnu de tous sinon des enfants qui viennent au printemps et surtout en mai, quand fleurissent les rhododendrons ; et belle Marina, avec son bas filé et sa robe de travers, son maquillage à moitié effacé et son sourire clair comme la première neige dans les creux du Mucrone."
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"Maintenant elle les voyait elle aussi, les entrepôts abandonnés, les filatures démembrées et les chantiers fermés depuis des années. Elle s'apercevait enfin que tout était mort, éteint, rouillé, pas comme dans ses souvenirs...Pourtant, cette terre là n'était pas un no man's land : c'était la sienne. Le seul lieu au monde où elle puisse toujours revenir."
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"Les femmes ne bougeaient pas, elles étaient comme les racines enterrées des châtaigniers, comme les tubercules et les rochers. Elles attendaient. Que les maris reviennent les mettre enceintes, que les enfants grandissent, que les maris rentrent pour mourir."
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"Le désir fait partie de la vie, au même titre que la violence. Devenir adulte, c'est gérer le désir et la violence "
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"Qu'importe si la beauté est éphémère et de courte durée, douteuse et injuste. C'est même pour cette raison-là - parce qu'elle appartient à la nature, à un état primitif du pouvoir et des sens - qu'elle attire plus que la pensée et les mots."

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"Souvent la douleur ne se fait pas sentir sur le moment, et ne se manifeste que plusieurs jours après. Notre corps peut même la transformer au contraire en insouciance, en euphorie."


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"La solitude, ça vous bousille, ça vous abrutit."

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Silvia Avallone
née en 1984
romancière et poétesse
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auteure également de 
"D'acier" (2010) voir ICI  sur ce blog
"Le Lynx"(2011)
"La vie parfaite" (2018) publié récemment en France...



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3 commentaires:

  1. Que de découvertes littéraires passionnantes!!
    Bon été avec toute notre amitié

    JPS

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  2. Quelqu'un que je connais pas. Le hasard ne m'a pas conduit sur sa route. Mais il y a tellement d'auteurs, dont on n'entendra jamais parler ! Je prends note et je vais me procurer ce bouquin.Je me suis un peu tuyauté sur le Net et son univers me plaît. merci du tuyau. Florentin

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