mardi 28 janvier 2020

LA LLORONA - Jayro BUSTAMENTE (Réalisation & Scénario) - Guatemala - au Gaumont Convention (24/01/2020)

De l'art d'associer le fantastique à l'histoire...
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4,5 / 5
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Synopsis :

"La Llorrona : seuls les coupables l’entendent pleurer. Selon la légende, la Llorona est une pleureuse, un fantôme qui cherche ses enfants. Aujourd’hui, elle pleure ceux qui sont morts durant le génocide des indiens mayas. Le général, responsable du massacre mais acquitté, est hanté par une Llorona. Serait-ce Alma, la nouvelle domestique ? Est-elle venue punir celui que la justice n’a pas condamné ?"
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Le scénario est inspiré par le génocide de la population maya qui a eu lieu dans les années 80 au Guatemala, pendant la guerre civile. Le général et dictateur de l’époque, Rios Montt (Enrique Monteverde dans le film), responsable du massacre, a été inculpé, puis acquitté quelques jours plus tard...
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Après l'acquittement une foule en colère se retrouve devant la maison où le général vit avec sa famille et une domestique...
  Une nouvelle employée, la belle et mystérieuse  Alma, arrive dans la maison...
C'est alors que le film devient un huis clos fascinant,  angoissant, cauchemardesque.
Une sorte de folie s'installe peu à peu...
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Un film envoûtant, terrifiant, magique, remarquablement réalisé.
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Images :

Le général Enrique Monteverde (Julio Diaz)...


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Une femme maya voilée témoigne pendant le procès (superbe séquence)...

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Maria Mercedes incarne Alma (la justicière ?), 
Tout de blanc vêtue, elle arrive à la maison du général ...

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Jayro Bustamante précise :

"Au Guatemala, on nie tout ce qui s’est passé. En Europe après la deuxième guerre mondiale, on a parlé, pour tenter de soigner. Même en Afrique du Sud, il y a eu des explications, une tentative de réconciliation. Au Guatemala, on préfère penser que les militaires ont sauvé le pays. Des années de procès ont été jetées à la poubelle en une semaine par les pouvoirs de quelques grandes familles et de l’armée, qui sont remontés jusqu’à la cour suprême, laquelle a finalement décidé de dire : non, il n’y a pas eu de génocide ni de génocidaires. Et au Guatemala personne n’a réagi ! Donc, le film a pour ambition de parler à une population qui est totalement dans la négation, qui pense que parler du passé est une perte de temps, et qu’il faut aller de l’avant. Au Guatemala, la population a peur de Dieu, et des militaires." 

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Jayro Bustamante
né en 1977 au Guatemala
Réalisateur, Scénariste, Producteur
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Voir Wikipedia ----)  ICI

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2 commentaires:

  1. Le poids du remord... Comment le responsable d'un pareil génocide peut-il vivre pareille culpabilité ? Le général aura bien mérité l'angoisse dans laquelle il va continuer de vivre. Et si ce film pouvait donner aussi mauvaise conscience aux Guatémaltèques silencieux et indifférents l'auteur du film n'aurait pas perdu son temps !

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  2. Terrible! J'espère que ce film va être projeté
    à Colmar, mais j'ai un doute, dans notre multisalle,
    car le cinéma d'art et essais est toujours fermé.

    Amitiés de JPS

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