lundi 23 juillet 2018

PASTORALE AMERICAINE (1997) - Philip ROTH (1933-2018) - Etats-Unis - Traduction de Josée Kamoun - Folio n°3533

Les revers du rêve américain :
Un roman majeur de la littérature américaine contemporaine ancré dans l'histoire récente du pays...
Prix Pulitzer 1998
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Présentation de l'éditeur :


"Après trente-six ans, Zuckerman l'écrivain retrouve Seymour Levov dit «le Suédois», l'athlète fétiche de son lycée de Newark. Toujours aussi splendide, Levov l'invincible, le généreux, l'idole des années de guerre, le petit-fils d'immigrés juifs devenu un Américain plus vrai que nature.
Le Suédois a réussi sa vie, faisant prospérer la ganterie paternelle, épousant la très irlandaise Miss New Jersey 1949, régnant loin de la ville sur une vieille demeure de pierre encadrée d'érables centenaires : la pastorale américaine.

Mais la photo est incomplète, car, hors champ, il y a Merry, la fille rebelle. Et avec elle surgit dans cet enclos idyllique le spectre d'une autre Amérique, en pleine convulsion, celle des années soixante, de sainte Angela Davis, des rues de Newark à feu et à sang...

Passant de l'imprécation au lyrisme, du détail au panorama sans jamais se départir d'un fond de dérision, ce roman de Philip Roth est une somme qui, dans son ambiguïté vertigineuse, restitue l'épaisseur de la vie et les cicatrices intimes de l'Histoire."
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A travers l'évocation d'une famille juive dans les années difficiles de l'Amérique (celle des années 60)...
Le narrateur Nathan Zuckerman (personnage qui apparaît dans plusieurs romans de Roth et qui n'est autre que Roth lui-même) se livre à un dynamitage virtuose de la société américaine.
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Extraits :


"....le bel avenir américain qui semblait promis, celui qui devait naître en toute logique du solide passé américain, issu d'un processus sans rupture où chaque génération gagnait en intelligence, parce qu'elle connaissait les limites et l'inadéquation des aînés, dont elle savait dépasser l'étroitesse d'esprit pour jouir pleinement des droits conférés par l'Amérique, pour s'affranchir des habitudes et des attitudes juives, pour s'émanciper de l'insécurité du vieux monde et des vieilles obsessions, et, enfin conforme à l'idéal, vivre parmi ses pairs, sans complexes" 
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"Le fait est que comprendre les autres n'est pas la règle, dans la vie. L'histoire de la vie, c'est de se tromper sur leur compte, encore et encore, encore et toujours, avec acharnement et, après y avoir bien réfléchi, se tromper à nouveau. C'est même comme ça qu'on sait qu'on est vivant: on se trompe. Peut-être que le mieux serait de renoncer à avoir tort ou raison sur autrui, et continuer rien que pour la balade. Mais si vous y arrivez, vous... alors vous avez de la chance."
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"Voilà sa fille qui l’exile de sa pastorale américaine tant désirée pour le précipiter dans un univers hostile qui en est le parfait contraire, dans la fureur, la violence, le désespoir d’un chaos infernal qui n’appartient qu’à l’Amérique."
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 "Il avait appris la chose la plus terrible leçon de la vie, à savoir qu’elle n’a pas de sens. Et lorsque cela arrive, le bonheur n’est plus jamais spontané. Il devient artificiel et, même tel quel, s’achète au prix d’une aliénation opiniâtre de soi et de sa propre histoire." 
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"Il s’avança un fauteuil, s’installa entre sa femme et sa mère et, tandis que Dawn parlait, il lui prit la main. Il y a cent façons de prendre la main de quelqu’un. Selon que c’est la main d’un enfant, la main d’un ami, la main d’un parent âgé, la main de celui qui part, la main du mourant, la main du mort. Il tenait la main de Dawn comme on tient la main d’une femme adorée, toute sa ferveur passant dans son étreinte, comme si, par cette pression de sa paume, il arrivait à échanger leurs âmes, comme si ces doigts enlacés symbolisaient toute leur intimité. Il tenait la main de Dawn comme s’il ne savait rien de leur situation présente"

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Adapté à l'écran en 2016 (non vu) par Ewan McGregor.
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Philip Milton Roth
né en 1933 à Newark
mort le 22 mai 2018 à New York
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Auteur d'un recueil de nouvelles et de 26 romans :
voir notamment sur ce blog ----) PATRIMOINE une histoire vraie (1991)

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4 commentaires:

  1. Titée de ce livre très fort, l'adaptation au cinéma d'Ewan Mc Gregor, que j'avais trouvée plutôt réussie -le défi était lourd à relever.

    Bone journée

    JF

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    Réponses
    1. Merci pour le renseignement...Je ne connaissais pas le film

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  2. Quelqu'un dont le nom me chante à l'oreille, mais dont je n'ai rien lu. Je vais réparer ça avec ce bouquin dont l'argument me paraît intéressant. Mon tout récent anniversaire en sera le prétexte ! Salut caniculaire. Florentin

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  3. Belle recension et très belles notes que je découvre à mon retour!
    Bravo!
    Retour de vacances italiennes (Piémont et Lombardie)
    magnifique, ma che calor !...
    Mon ordi a repris une nouvelle jeunesse après remplacement des pièces essentielles et récupération des données,
    et donc j'ai terminé une petite note laissée en plan.
    Bonne continuation de cet été caniculaire!
    Amitié

    JPS

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