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Le caractère autobiographique de ce "roman" est évident (la narratrice Nadia Guerra porte d'ailleurs le même nom que l'auteure).
Le livre montre avec force combien l'héritage révolutionnaire, aussi fascinant soit-il, est difficile à porter.
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La narratrice Nadia nous parle d'elle-même, de ses amis, de sa famille, et notamment :
Une belle évocation de sa mère Albis Torres, retrouvée malade à Moscou, et qu'elle va ramener à Cuba où elle ne tardera pas à mourir,
Un émouvant portrait de Celia Sanchez, l'héroïne révolutionnaire.
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J'ai trouvé la "structure" du roman quelque peu décousue, mais quel beau style : fort et imagé !
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EXTRAITS
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"L'officier me demande beaucoup de choses, je lui offre deux perles de mes yeux, made in Cuba."
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"Il y a des personnes qui vivent dans une fuite perpétuelle, qui doivent quitter le lieu où elles sont nées ; mais il y a des êtres si fragiles, qui, lorsqu'ils s'échappent, sont avalés par le monde."
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"...les flocons de neige se posèrent sur les cheveux de la jeune fille. Elle se laissa tomber sur le banc d'un parc, et y resta, grelottant, pendant qu'elle parcourait du regard ce nouveau monde qui se recouvrait peu à peu de blanc. C'était la neige, enfin. La neige qui se défait dans un souffle, aussi éphémère que les fleurs et les illusions d'amour mais dont, comme les fleurs et les illusions, on se souvient toute sa vie."
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"La révolution est une voie sur laquelle, une fois engagé, on ne peut pas s'arrêter. S'arrêter équivaut à mourir. On peut juste avancer. Mais cette lutte continue à coûter des vies. Chaque pas exige son quota de sang."
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Cinéaste, poète et romancière.
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Outre "Mère Cuba", elle a publié des recueils de poésie et deux autres romans "Tout le monde s'en va" (2006) et "Poser nue à La Havane" (2010).
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Wendy Guerra :
"Naître à Cuba a consisté à ressembler à cette absence du monde à laquelle nous nous soumettons. Je n'ai pas appris à utiliser une carte de crédit, les distributeurs automatiques ne me répondent pas. [...] Dehors je me sens en danger, dedans, je me sens confortablement prisonnière."
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"Il m'arrive, en Europe, de lire ou d'entendre des choses qui ne correspondent pas à la réalité cubaine. De la même façon, là-bas, on nous parle d'une réalité que personne ne connaît. À Cuba, ni la télévision, ni les journaux ne disent la vérité. C'est à l'artiste, au cinéaste ou à l'écrivain d'aborder le réel. Au risque du banal, d'ailleurs, puisque tout notre travail consiste à retranscrire l'actualité. Sublimer le réel tout en lui étant fidèle, voila ce que je cherche."
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Celia Sanchez (1920-1980)
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Une grande figure de la révolution cubaine : Aprés avoir participé activement à la lutte armée, elle a obtenu des responsabilités politiques.
Elle a été trés proche de Fidel Castro, pendant plusieurs années.
Je ne connais guère l'histoire de la révolution cubaine. J'en suis resté à l'idée que ce fut quelque chose de bien au début, mais que Fidel Castro a ensuite exercé le pouvoir avec, pour le moins, beaucoup d'autorité. Même si l'on dit que son bilan ne fut pas que négatif (avec du positif par exemple dans l'éducation et la santé). Faudrait qu'un jour j'essaie de m'informer un peu plus avant. Mais, c'est le temps qui manque...
RépondreSupprimerD'accord avec toi : l'enfer ce n'est pas les autres ! Que ce doit être difficile, au contraire, de vivre en ermite, sans aucun échange avec qui que ce soit. J'ai un réseau d'échanges bien fourni et je m'en réjouis. Particulièrement en ces périodes de fêtes. Réjouissons-nous, pusique c'est l'heure. Bien amicalement. Flo.
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