Muté dans une petite ville il fait la connaissance de Fosca, une femme maladive et laide, qui va lui vouer une passion dévorante...
Cet amour "subi" qu'il refuse va néanmoins provoquer en lui un sentiment complexe fait à la fois de répulsion, de pitié, et d'une sorte d'envoûtement.
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Un superbe drame romantique narré sous la forme de journal :
"Ecrire ce que nous avons souffert et les joies que nous avons goûtées, c'est donner à nos souvenirs la durée de notre existence. Ecrire pour moi, pour me relire, pour me souvenir et pour pleurer en secret, voilà pourquoi j'écris."
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Sa rencontre avec Clara :
"L'amour, la plus complexe et la plus puissante de toutes les passions, est en même temps la plus simple et la plus facile dans son éclosion. Un homme et une femme se rencontrent, se voient, se regardent - et c'est suffisant. Qu'avait provoqué ce regard? Que contenait-il? Que disait-il? Personne ne le sait. Pourtant, tous les amours commencent par un regard."
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Sa rencontre avec Fosca :
"Mon Dieu! Comment exprimer avec des mots la terrible laideur de cette femme? De même qu'il y des beautés dont il est impossible de donner une idée, il existe des laideurs qui échappent à tout expression, et la sienne était de celle-ci."
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La passion de Fosca :
"Vous allez me mépriser. Eh bien, cela m'est égal, pourvu que vous me supportiez, que vous me permettiez de vous voir, de vous dire mon amour, de vous raconter mes souffrances, de pleurer avec vous. Si je ne vous l'avez pas avoué, moi, que je vous aimais, vous ne me l'auriez jamais dit, parce que tout le monde a horreur de moi. Oh! ayez un peu de pitié! Aimez moi, aimez moi. On aime bien un chien, un animal...et pourquoi ne m'aimeriez-vous pas, moi qui suis un être humain comme vous?"
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Répulsion :
"Je baissais les yeux sur elle: ce visage défiguré par les larmes et le désir, ses grands yeux saillants, le tremblement de son corps, me révélèrent brutalement l'horreur de ma situation. Ce n'était pas mon âme, ni ma volonté, c'était mon sang, mes fibres, mes muscles, mes nerfs qui refusaient cette étreinte..."
(1839-1869)
Trés engagé politiquement, il est "une des figures de proue" du romantisme italien.
Seul autre livre traduit en français : "Les Funestes", recueil de nouvelles.
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"Fosca" a inspiré à Ettore Scola son film "Passion d'Amour" (1981) avec, dans le rôle de Giorgio, Bernard Giraudeau...
Je pense qu'il est intéressant car pas banal. Un homme beau tombe rarement amoureux d'une fille laide ! Amicalement
RépondreSupprimerJe me rappelle le film et je me souviens d'avoir été ému par la performance de celle qui jouait le rôle de Fosca, Valérie ou Valéria d'Obici. Je ne suis pas sûr qu'elle ait tenu d'autres rôles. Pas belle effectivement, mais tellement émouvante. Il faudra que je lise le livre. Bon dimanche. J'ai vu qu'il neigeait sur Paris. Fais gaffe !
RépondreSupprimerEn lisant votre article très intéressant, j'ai tout de suite pensé à l'opéra homonyme de Carlo Gomes (Rolando Villazon a intégré dans un récent récital un très bel air de cette oeuvre peu connue), mais après vérification, je me suis aperçu que cet opéra était tiré du roman "Le Feste delle Marie" de Luis Capranica. Tout cela à la même époque.
RépondreSupprimerEn tout cas , j'ai bien noté votre Fosca sur ma liste de courses pour ma prochaine escapade chez Gibert !